Paternel, de Ronan Tronchot

 

Paternel

Ces derniers mois, le cinéma en écho à notre actualité, nous a donné à voir des films sur le thème de la pédophilie dans l’Eglise catholique comme Grâce à Dieu de François Ozon ou encore Kler du polonais Wojciech Smarzowski. Ce soir, la thématique du film est tout autre, puisque Paternel raconte la réalité quotidienne de Simon, un prêtre d’aujourd’hui. Il nous en dépeint la fonction sociale et humaine.

Ce sujet est rarement traité dans le cinéma français.

A cette réalité quotidienne, va s’ajouter l’histoire singulière du personnage principal, qui est le père spirituel de sa paroisse et qui va se trouver confronté à la découverte de sa paternité de chair.

Religion et paternité sont des thèmes de prédilection chez Ronan Tronchot qui réalise ici son premier long métrage. Diplômé de la section Cinéma de L’ENS Louis Lumière, il collabore depuis une dizaine d’années au montage de longs métrages français.

Ronan Tronchot est d’origine bretonne et a été éduqué dans la religion catholique tout comme Ludovic du Clary, co-scénariste du film.

En préalable à l’écriture scénaristique, les deux amis se sont plongés dans la lecture d’ouvrages et d’articles de presse sur l’évolution de la place du catholicisme en France. Ils ont vécu une semaine au contact de trois prêtres dans un presbytère en Bretagne. Ils ont également eu l’opportunité de rencontrer David Gréa, un ancien prêtre lyonnais, qui a renoncé à son sacerdoce pour pouvoir se marier suite au refus de dérogation de l’Eglise. David Gréa les a aussi conseillés sur le fonctionnement hiérarchique de l’Eglise avec d’autres prêtres consultants.

Ronan Tronchot a choisi de situer l’action à Auxerre, car cette ville de province est ancrée dans une histoire et une culture classique. Les scènes d’intérieur sont tournées à l’église Saint Pierre et les scènes d’extérieur à la cathédrale Saint Etienne. Quelques scènes sont aussi réalisées dans le cloître de l’Abbaye Saint Germain qui est actuellement un musée.

Ronan Tronchot qui a eu l’occasion d’observer la nuance de jeu de Grégory Gadebois sur les plateaux de tournage, lui a proposé d’interpréter Simon.

Autour de lui vont graviter différents personnages qui vont chacun venir questionner et mettre en lumière les contradictions humaines que les règles religieuses engendrent.

Il y a : Amine, prêtre d’origine algérienne incarné par Lyes Salem ; Louise la mère interprétée par Géraldine Nakache, qui symbolise une certaine forme de matérialisme ; Aloé, le fils de Simon qui est interprété par Anton Alluin. Le réalisateur, attaché au texte et à la précision des mots plutôt qu’à l’improvisation l’a choisi parce qu’il a une petite expérience de tournage puisqu’il a déjà joué la comédie dans Le trésor du petit Nicolas.

Doris Orlut