Archives mensuelles : février 2023

LES SURVIVANTS, de Guillaume RENUSSON le 9 février 2023

 

Guillaume RENUSSON est né au Mans en 1991, dans une famille très cinéphile. A 12 ans, il filme son petit frère Alexandre sur son smartphone et obtient au Mobile Film Festival le prix du meilleur Court Métrage tourné en une minute sur téléphone mobile. Par la suite, Il étudie les Lettres et le Droit puis intéressé par la chose politique, il part à Rennes faire Sciences Po. C’est à Rennes qu’il rencontre et se lie avec un groupe de réfugiés de l’Angola qui lui font découvrir le monde terrible de la migration et l’exil, et leurs propos marqueront durablement l’esprit du jeune homme. Puis à Paris, il passe un master d’écriture audiovisuelle

Sportif, il fait beaucoup de montagne dans le Val d’Aoste, dans les Alpes franco-italiennes où sa famille à un chalet.

Revenu dans sa ville natale, il décide avec un groupe d’amis et de professionnels de créer au Mans la CITE DU FILM, espace collaboratif dédié au cinéma et à l’audiovisuel, offrant locaux et équipement aux futurs producteurs et cinéastes. Et c’est dans cette cité du Film qu’il réalise «  Les Survivants » son premier long métrage, inspiré à la fois par son goût pour la Montagne et la Politique et sa prise de conscience de l’émigration.

Dans le rôle de Samuel, le mari endeuillé, vous allez retrouver Denis Ménochet, aussi excellent dans les Survivants que dans Inglorious Bastards, Grâce à Dieu, As Bestas ou Jusqu’à la garde. Ménochet nous précise qu’il ne faut surtout pas le prendre pour un acteur, il EST chacun de ses personnages, dans une réelle complicité avec les réalisateurs que ce soient Tarantino, François Ozon ou Sorogoyen.

Quant à Zahra Amir Ebrahimi, vous l’avez peut être dejà découverte dans « les nuits de Marhhad » prix d’interprétation féminine à Cannes 2022. Elle est née en Iran en 1981. Elle fait du théâtre et du cinéma à Téhéran, jusqu’à ce qu’un fiancé éconduit publie sur les réseaux sociaux des images libertines de leur couple. Menacée de prison et de 100 coups de fouet, elle s’enfuit à Paris où, polyglotte, elle tourne avec toutes sortes de réalisateurs européens ou orientaux, jusqu’à sa rencontre avec Guillaume Renusson qui lui confie de rôle de la réfugiée afghane. Le « fiancé », lui, a été condamné à 2 mois de prison … qu’il n’a pas fait.

Les Survivants, c’est un western contemporain, engagé, inscrit dans l’actualité, tourné dans la neige et le froid, et perturbé par le Covid qui a arrêté le tournage pendant 10 mois, plus deux mois à attendre que la neige retombe au niveau qu’elle avait lors des séquences tournées avant Covid… Et je voudrais que vous ayez une pensée pour les techniciens, eux aussi frigorifiés, et qui ont réussi à faire disparaitre leurs innombrables traces de pas autour des acteurs dans une neige qui devait être inviolée…

Marion MAGNARD

 

 

 

 

 

 

 

 

The Fabelmans, S Spielberg, 19 janvier

The Fabelmans, Steven Spielberg

Avant-première dans le cadre du festival télérama

 

Si le dernier film de Spielberg était un remake, celui de West Side Story, celui que nous allons voir ce soir est beaucoup plus personnel. On peut même dire qu’il s’inscrit dans une série d’œuvres autobiographiques dans lesquelles de grands réalisateurs reviennent sur leur enfance ou leur adolescence: je pense notamment à Belfast, de K Brannagh et Armageddon time  de J Gray, mais aussi à Roma de Cuaron ou encore Licoricce pizza, de Paul Thomas Anderson, actuellement rediffusé ici dans le cadre du Festival Télérama.

L’œuvre de Spielberg est abondante et souvent tournée vers le film d’action (Les dents de la mer, les Indiana Jones, Jurassik Park) de SF (Rencontres du 3ème type, ET, AI, Minority report, La guerre des mondes, RPO) ou encore historique (La Liste de Schindler, Il faut sauver le soldat Ryan, Munich, Lincoln), donc des genres a priori éloignés de l’autobiographie. Pourtant tous ces films développent des thématiques qui sont en lien étroit avec la biographie de Spielberg, si bien que chez lui, même les plus gros blockbusters sont des œuvres personnelles.

Quelques exemples : le réalisateur reste marqué par son enfance : petit et jusqu’à l’adolescence, il était un enfant à part, mal intégré à cause de sa laideur et de sa maladresse physique, et il ne réussira à se faire accepter des autres que lorsqu’il commencera à tourner des films. Or de nombreux films de Spielberg mettent en scène des enfants ou adolescents plus ou moins inadaptés, par ex dans AI, ET, La guerre des mondes, RPO.

Autre thème récurrent : les difficultés liées au couple parental (ses parents se sont séparés lorsqu’il était adolescent) et notamment la figure du père absent, looser ou encore inflexible comme le père d’Indianan Jones interprété par S Connery.)

On peut ajouter le thème de la fascination pour la Tv et le cinéma (beaucoup de ses films comportent des séquences dans lesquelles des personnages regardent la TV), celui du déracinement, du judaïsme .

Nul doute que nous retrouverons ces thèmes dans le film de ce soir, même si son Le caractère autobiographique n’est pas totalement revendiqué puisque le personnage principal s’appelle Sammy Fabelman.

Je vous laisse découvrir ce film et le savourer d’autant plus que certains critiques pensent que ce film pourrait être l’adieu au cinéma du réalisateur. Et petite devinette pour finir: reconnaitrez-vous un autre réalisateur américain qui joue dans ce film ?