Archives mensuelles : septembre 2021

La nuée de Just Philipot

 

1er long métrage de ce réalisateur français de 39 ans.

Dans un de ses précédents courts métrage, Acide, récompensé par de nombreux prix, il avait abordé le thème d’une famille aux prises avec le dérèglement climatique. Famille et catastrophe sont des ingrédients qui se mélangent bien. On se souvient récemment de Grave de Julia Ducourneau.

Le pitch du film

Difficile pour Virginie de concilier sa vie d’agricultrice avec celle de mère célibataire. Pour sauver sa ferme de la faillite, elle se lance à corps perdu dans le business des sauterelles comestibles. Mais peu à peu, ses enfants ne la reconnaissent plus : Virginie semble développer un étrange lien obsessionnel avec ses sauterelles…

Selon Allociné, le type de film classé en drame, épouvante-horreur mais selon les scénaristes c’est un drame familial horrifique ou thriller agricole, thriller rural

Les scénaristes Jérôme Genevray et Franck Victor sont les artisans de l’histoire.

La Nuée est né d’un appel à projets du CNC pour les films de genre. Pour le scénariste Jérôme Genevray, le point de départ a été de raconter une histoire en tant que parent, « à savoir comment arrive-t-on à arbitrer entre notre besoin de travailler pour nous accomplir et l’amour nécessaire et le temps que l’on doit à nos enfants ». La question des sauterelles s’est ajoutée grâce à son partenaire d’écriture Franck Victor, qui est vegan. Ensemble, ils se sont interrogés sur l’alimentation de demain mais aussi sur l’obsession du travail et de la réussite dans notre société.

On pourrait ajouter une seconde question « qu’est-ce qui explique un tel déséquilibre ? » et tenter une réponse « produire moins cher »

Les insectes

  • Avant tout les sauterelles du film ne sont pas de sauterelles mais des criquets migrateurs.
  • 2 milliards de personnes consomment déjà des insectes lors des repas traditionnels aujourd’hui. L’agriculture doit en effet résoudre une équation complexe :
    • produire davantage pour répondre aux besoins de la croissance démographique,
    • produire de manière écoresponsable,
    • lutter contre l’insé­curité alimentaire
    • faire face à l’augmentation du prix des protéines animales.

Les insectes peuvent être une solution.

  • Une sauterelle prise unitairement est plutôt bien acceptée cependant quand elles sont nombreuses, le nombre va créer l’angoisse.
  • Chose rare dans les films français, un personnage numérique existe à part entière, ici il est même protéiforme, c’est la nuée, les effets spéciaux ont nécessité de relever des défis techniques énormes.
  • Pourquoi avoir choisi des sauterelles : « Les sauterelles sont une allégorie, celle de l’addiction au travail ».

On ne peut s’empêcher à des films de référence :

  • Les oiseaux d’Alfred Hitchcock,
  • Les dents de la mer de Steven Spielberg,
  • La mouche de David Cronenberg
  • Take Shelter de Jeff Nichols

Mais également inspiré d’un documentaire sur une agricultrice jusqu’au-boutiste, seule contre tous :

  • Anaïs s’en va-t-en-guerre documentaire de Marion Gervais

Les acteurs

  • Virginie : Suliane Brahim pensionnaire de la comédie française que l’on a vue dans Hors Normes d’Olivier Nakache et Éric Toledano. Elle joue l’inspecteur de l’IGAS. Le choix du réalisateur était de donner le rôle à quelqu’un de peu connu.
  • Karim : Sofian Khammes

Les effets spéciaux : cocorico, on savait que les français étaient reconnus dans ce secteur du cinéma. Les effets spéciaux sont signés Antoine Moulineau qui a longuement travaillé aux États-Unis pour des blockbusters hollywoodiens comme Avatar, The Dark Knight ou encore John Carter, il est le directeur de Digital District.

Le mot du soir qui détendra l’atmosphère : Jiminy