Scandaleusement vôtre, de Thea Sharrock

SCANDALEUSEMENT VOTRE

 

Pour écrire le scénario de cette production franco britannique, le comédien Jonny Sweet s’est inspiré d’un fait divers qui a secoué l’Angleterre conservatrice et puritaine des années 20. En témoignent encore les articles des journaux nationaux de l’époque comme le Daily Miror, dont les photos ont servi de base documentaire pour les costumes du film.

Jonny Sweet a choisi de conserver le véritable nom de la ville et des protagonistes. Il s’est également servi des lettres archivées dans le dossier de police pour en extraire une grande part des répliques du film.

Dans les rôles principaux, on retrouve Olivia Colman, vue récemment dans Empire of light et Jessie Buckley. Les deux actrices se connaissent depuis 2021 puisqu’elles ont tourné dans The Lost Daughter, adaptation Netflix du roman d’Elena Ferrante par Maggie Gyllenhaal, où elles interprètent cette fille perdue chacune à différentes étapes de sa vie. Elles n’avaient donc jamais encore joué ensemble.

Dans Wicked Little Letters, littéralement les méchantes petites lettres, entendez Scandaleusement vôtre, la relation entre les deux femmes est au cœur du film.

Le troisième personnage principal, incarné par Anjana Vasan, est l’officier de police Gladys Moss. Elle est chargée de surveiller les familles Gooding et Swan. C’est la toute première femme nommée officier de police dans le comté du Sussex en 1919 et, comme vous le verrez, elle est par conséquent l’unique femme du poste de police de la ville.

Avec une légèreté apparente, la réalisatrice Théa Sharrock aborde des sujets plus profonds comme la place des femmes au sein de la société anglaise, la question de l’Irlande, mais aussi la souffrance liée aux pertes humaines de la grande guerre ou l’anonymat des réseaux sociaux.

Suivant le personnage présent à l’écran, la caméra filme en plan plus ou moins serré et reste plus ou moins statique pour incarner tantôt le naturel de Jessie Buckley tantôt la vie étriquée d’Olivia Colman.

Les costumes de Charlotte Walter et les décors de Cristina Casali, inspirés des livres, des albums photos, des cartes postales de l’époque, accompagnés par la composition pour cordes et piano de la compositrice Isobel Waller-Bridgenous nous plongent véritablement dans l’ambiance de l’Angleterre des années 20.

Alors chers spectateurs, vous qui savez que les apparences sont trompeuses, saurez-vous démêler ce soir le vrai du faux  et découvrir qui se cache derrière le mystérieux corbeau au langage fleuri et à la belle calligraphie !

Doris Orlut