Archives mensuelles : août 2022

L’Année du requin, de Ludovic et Zoltan Boukherma

 

L’Année du requin

Pour débuter la présentation du film de ce soir, l’année du requin, je voudrais commencer par remercier les parents de Ludovic et Zoltan Boukherma, ces deux jeunes réalisateurs tout juste trentenaires formés à l’école de la Cité dirigée par Luc Besson.

Merci Mme boukherma d’avoir transmis votre passion pour Stephen King à vos deux jumeaux de fils en leur lisant les nouvelles de Rêves et cauchemars.

Merci aussi de leur avoir visionné Carrie, The Shining, Misery et aussi la série des Contes de la Crypte sur cassettes VHS louées au vidéo club près de chez vous, là-bas à Port Sainte Marie dans le Lot et Garonne.

Merci Monsieur Boukherma de vous être laissé subtiliser votre caméscope par vos jeunes fils assistés de leur cousine afin qu’ils assouvissent leur passion pour les films d’horreur.

Ainsi ce soir nous pouvons assister à la projection de leur 3ème long métrage qui pourrait avoir la triple vertu d’être spectaculaire, de nous divertir et de faire réfléchir sur la société française d’aujourd’hui.

Je laisse donc la place au film et comme on dit dans le Bugey : ENJOY ! Bon film !

Doris ORLUT

As bestas, de Rodrigo Sorogoyen

 

Rodrigo SOROGOYEN est né à Madrid en 1981. Son grand-père, cinéaste, a découvert en son temps le très jeune chanteur Joselito et a bâti toute sa carrière et sa fortune sur les tournages qu’il a réalisés avec l’enfant prodige.

Baigné dans le cinéma dès son plus jeune âge, Rodrigo fait ses études à l’Ecole du Cinéma de Madrid. Dans le cadre de l’opération Erasmus, il vit un an à Nantes, ville qui consacre une bonne part de son budget à la Culture. Il découvre avec ravissement la diversité et la richesse de la culture française qu’il compare avec la culture espagnole sévèrement réduite sous le franquisme. C’est à la mort de Franco que s’est développé le mouvement culturel de la Movida. J’en garde un souvenir précis : Pedro Almodovar en drag queen, bas résilles et talons aiguilles, déchaîné, dansant sur les tables au milieu de la foule !

Rentré en Espagne, Rodrigo s’associe avec son amie Isabel PENA, et très vite il fonde sa propre société de production « Caballo Films ».

Dès ses débuts, « Madre », « El Reino », «  Dios nos pardone », le monde du Cinéma est séduit par son rythme, sa très belle photographie, sa direction d’acteurs, «tout le talent incroyable de ce cinéaste espagnol qui dissèque avec génie la mécanique d’une société qu’il juge monstrueuse » .

« As Bestas » va vous faire redécouvrir deux acteurs français que vous connaissez et appréciez depuis longtemps : Denis Ménochet et Marina Foïs, dans des rôles totalement imprévus où ils sont excellents. Il faut dire qu’ils sont tous les deux capables de tout jouer, du drame le plus sombre jusqu’à la comédie la plus débridée, en passant par toutes les nuances intermédiaires avec la plus grande aisance, depuis « Jusqu’à la garde » pour l’un et à « Rrrr » pour l’autre…

Et tous les deux surchargés de propositions demeurent sympathiquement modestes.

Marina explique : « je ne risque pas de prendre la grosse tête, avec mes deux fils, 17 et 15 ans. Dans un musée, deux personnes me demandent un selfie, et je les rabroue : devant un tableau de Goya, c’est moi que vous voulez photographier ? Et mes 2 fils m’ont immédiatement reproché d’être prétentieuse, désagréable et donneuse de leçon ! »

Conscient lui aussi de la relativité des choses, Denis Menochet nous raconte ; « Tout a changé pour moi lorsque Tarantino m’a choisi pour « inglorious Bastards ». Quand, convoqué pour le casting, j’ai croisé Gérard Depardieu et Daniel Auteuil, je me suis dit « C’est plié ». J’ai fait ma petite prestation devant Tarantino et je suis rentré dans ma Bretagne. Quand j’ai reçu le coup de fil, je suis tombé par terre en pleurant. Et voyez vous, avant Inglorious Bastards, quand je racontais une bonne blague, personne ne riait et maintenant dès que je dis un mot, tout le monde se tord de rire ».

Découvrons donc ce qu’ils sont devenus, ainsi que les acteurs espagnols eux aussi excellents, sous l’œil de la caméra de Rodrigo Sorogoyen.

Marion Magnard