Soleil vert, de Richard Fleischer

Soleil vert, de Richard Fleischer

Nous sommes heureux, comme chaque année, de vous proposer cette soirée en partenariat avec la MJC, dans le cadre du Festisol, rendez-vous annuel international qui cherche à promouvoir une solidarité ouverte sur le monde. Chaque année, les animations sont regroupées autour d’un thème fédérateur, et cette année il s’agit de la souveraineté alimentaire. Vous avez pu assister à différentes animations sur ce thème et vous pouvez encore découvrir à la MJC une exposition intitulée « Nourrir l’humanité avec humanité ». Sur ce sujet, la MJC a présenté samedi dernier un documentaire intitulé La ferme à Gégé, quant à nous, nous avons choisi de vous faire redécouvrir un film d’anticipation tourné en 1972, mais dont l’action est située en 2022, afin de réfléchir à la façon dont on envisageait notre présent il y a 50 ans.

Dans les œuvres d’anticipation, il y a 2 manières d’envisager le futur et de dénoncer les défauts du présent: soit en imaginant un avenir utopique, où l’humanité aura enfin trouvé l’harmonie et aura gommé les défauts de notre monde ; soit, et c’est le plus répandu, en imaginant un futur dystopique où les défauts de notre société se sont accentués jusqu’à mener notre monde à sa perte. C’est ce que fait ce film, librement inspiré d’un roman écrit en 1966, en nous projetant dans une ville de New York surpeuplée de 40 millions d’habitants, étouffée par la chaleur et la pollution. Le roman mettait l’accent sur le danger de la surpopulation et prônait la contraception et le contrôle des naissances pour améliorer l’avenir de l’homme. Le film, 6 ans plus tard, met l’accent sur la crise écologique qui menace l’humanité. Il dépeint un futur dans lequel les océans sont mourants et la canicule est présente toute l’année en raison de l’effet de serre. La surpopulation a engendré une pression insoutenable sur les ressources naturelles de la Terre, rendant l’alimentation des masses dépendante d’un produit manufacturé, le Soylent green (il faut noter au passage que le mot Soylent n’a rien à voir avec le mot français « soleil », c’est une contraction des mots « soja » et « lentilles »). L’entreprise productrice du Soylent green jouit d’une puissance incontrôlée, qui n’est pas sans rappeler le poids des multinationales dans nos sociétés. Le film montre également une société dans laquelle la division sociale est exacerbée. Une fracture abyssale s’est creusée entre une minorité fortunée et une majorité complètement démunie.

Le film mélange 2 genres : le film d’anticipation mais aussi le film policier, dont le rôle principal est tenu par Charlton Heston, qui mène l’enquête pour percer le secret du Soylent green. Vous reconnaîtrez peut–être aussi Edward G Robinson, grand acteur des années 30/40, qui tient dans ce film son dernier rôle à l’écran, et qui allait mourir très peu de temps après ; et Joseph Cotten, qui a souvent tourné avec Orson Welles et Hitchcock.

Bonne séance !