Archives de catégorie : Les fiches de présentation des films

Les fiches de présentations rédigées par les bénévoles et présentées avant les séances « Toiles Émoi ».

Enzo, de Laurent Cantet et Robin Campillo

Le film que vous allez voir ce soir était au départ un projet de Laurent Cantet, le réalisateur de Ressources humaines, sorti en 2000, L’Emploi du temps, sur l’affaire JC Romand en 2001 ou encore de Entre les murs, qui a obtenu la Palme d’or en 2008. Laurent Cantet est également le fondateur d’une plate-forme de streaming très appréciée des cinéphiles = la Cinetek, 1ère plateforme consacrée au cinéma de patrimoine.

Ce projet est donc le sien, il en est le scénariste mais au moment de passer à la réalisation, apprenant qu’il était atteint d’un cancer, Laurent Cantet a fait appel à son ami Robin Campillo (réalisateur de 120 battements par minute, L’Ile rouge…) pour le seconder. Robin Campillo n’est pas seulement un ami de Cantet, il est le monteur de 6 de ses précédents films et le co-scénariste de 5 d’entre eux. Il s’agit donc non seulement d’une longue histoire d’amitié, mais d’un long compagnonnage de travail. Ils ont fait ensemble le casting des 4 personnages principaux : 2 comédiens aguerris dans les rôles des parents (Elodie Bouchez et Pierfrancesco Favino) et 2 autres acteurs non-professionnels : dans le rôle d’Enzo un jeune homme qui a fait de la natation de haut niveau, et dans le rôle du maçon ukrainien, un ouvrier maçon travaillant sur les chantiers. Cette tension entre acteurs confirmés et débutants permettant de créer déjà un rapport de classe entre les les personnages.

Par la suite, l’état de santé de Laurent Cantet va se dégrader rapidement, quelques semaines avant le tournage, il va donc confier la réalisation à son ami, en accord avec sa compagne et sa productrice.

Ce film est un récit initiatique, un portait d’adolescent en manque de repères, mais il renouvelle le thème de l’émancipation adolescente en racontant un parcours de transfuge de classe à l’envers : Enzo cherche à se libérer de la contrainte familiale « par le bas », en échappant à la trajectoire scolaire et à ses outils de contrôle comme Parcoursup, pour se confronter à la brutalité du monde du travail manuel. Il s’agit donc d’un film qui, comme souvent chez Laurent Cantet, aborde des questions sociales (on y assiste à des scènes de confrontation des classes sociales, de discussion au sujet du salaire des personnages) à travers le prisme de l’intime.

Life of Chuck, de Mike Flanagan

Le film que Toiles Emoi a choisi de vous présenter ce soir est tiré d’un recueil de nouvelles écrit par Stephen King qui s’intitule If it bleeds autrement dit Si ça saigne. Peu avant sa publication en 2020, Stephen King, écrivain américain très prolixe et très connu du monde contemporain, l’avait envoyé à plusieurs réalisateurs comme à son habitude.

Il faut reconnaître que Stephen King en maestro de la littérature horrifique, est une véritable source d’inspiration pour les cinéastes. Je peux citer Carrie au bal du diable de Brian de Palma, Shining de Stanley Kubrick ou encore Dead Zone de David Cronenberg.

Mike Flanagan lui est carrément un super fan puisque Life of Chuck est sa 4ème adaptation à l’écran sur un total de 8 films réalisés. Il y a eu Jessie en 2017, Doctor sleep en 2019 et la série La tour sombre en 2023. Cette histoire sur la fin du monde qui ne tend ni vers le désespoir ni vers le cynisme l’a séduit aux larmes. En plus d’être le scénariste, le réalisateur et le monteur Mike Flanagan a aussi produit Life of Chuck avec Trévor Macy.

C’est un réalisateur qui aime s’entourer d’une même troupe d’acteurs et de techniciens. Son épouse Kate Siegel joue d’ailleurs dans Life of Chuck, elle interprète Miss Richards.

Pour raconter Charles Krantz dit Chuck à tous les âges de la vie, Mike Flanagan a fait appel à 4 acteurs dont leur fils Cody qui joue Chuck à 7 ans. Le Chuck de 11 ans est Benjamin Pajak. Jacob Tremblay, son acteur fétiche qui s’est révélé en 2015 par son interprétation dans Room aux côtés de Brie Larson, joue Chuck à 17 ans. Enfin, le Chuck adulte est interprété par Tom Hiddleston, connu notamment pour le rôle de Loki dans l’univers Marvel.

A la narration on retrouve en voix off Nick Offerman, qui incarne Bill dans The last of us.

La vie de Chuck est racontée à rebours en 3 chapitres d’une quarantaine de minutes avec pour chaque chapitre un format d’image différent : 1.85 pour l’enfance, 2.0 pour l’âge adulte, 2.39 pour la fin.

Les frères Andy et Taylor Newton qui forment le groupe The Newton Brothers collaborent pour la 11èmefois avec Mike Flanagan. Ils créent une ambiance immersive avec des musiques inspirées aussi bien de la musique classique que de la musique électronique ou du rock moderne.  Ils s’inspirent également de Maurice Jarre, le père de Jean-Michel Jarre, et de son travail sur les synthétiseurs.

Le tournage de The Life of Chuck a débuté en 2023 en extérieur en Alabama mais il était toujours en recherche de distributeur et n’avait donc pas de date de sortie. Heureusement, il a reçu le prix du public au Festival international du film de Toronto en septembre 2024 ce qui lui a permis de signer un accord de distribution avec NEON.

Sur cette anecdote, je vous souhaite un bon moment de cinéma !

Doris Orlut

Le joueur de Go (Gobangiri) de Kazuya Shiraishi

Kazuya Shiraishi est un réalisateur japonais de 50 ans. Il collabore avec : Kōji Wakamatsu, Isao Yukisada et Isshin Inudō.

Son premier long métrage date de 2009. Il se pose en digne héritier d’Akira Kurosawa. Le joueur de Go est son premier film distribué en France.

Ce soir un peu de culture japonaise.

Le film de ce soir est dans le style japonais jidai-geki que l’on pourrait traduire drame d’époque.

Ce style de cinéma jidai-geki inclut le style chanbara , qui est un film de samouraï, qui pourrait être traduit par film de cape et d’épée européen.

Pitch

Ancien samouraï, Yanagida mène une vie modeste avec sa fille à Edo (ancien nom de Tokyo) et dédie ses journées au jeu de go avec une dignité qui force le respect. Quand son honneur est bafoué par des accusations calomnieuses, il décide d’utiliser ses talents de stratège pour mener combat et obtenir réparation…

Le réalisateur, Kazuya Shiraishi, revisite les univers mis en scène par des maitres du cinéma japonais avec les films :

  • Pauvres Humains et Ballons de papier de Sadao Yamanaka,

  • Hara-kiri de Masaki Kobayashi,

  • Rashōmon d’Akira Kurososawa

L’époque d’Edo (1603-1867) également appelée période Tokugawa du nom du dernier des 3 grands pacificateurs qui ont mis fin à ce qui est nommé par « l’époque des provinces en guerre ». Le Japon passera d’un ordre social féodal décentralisé à un État unitaire centralisé.

À cette époque, notre héros est un rōnin, un ancien samouraï exclu de la société japonaise féodale ; il y avait plusieurs raisons pour devenir rōnin : la mort de leur seigneur, leurs propres fautes ou leur défaite au combat. Ils devenaient donc en quelque sorte des « parias », n’ayant pas de classe propre dans une société extrêmement hiérarchisée et basée sur les relations de loyauté envers un seigneur. La plupart d’entre eux se tournaient alors vers des métiers plus humbles.

Le jeu de Go est né en Chine il y a 2500 ans, il n’arrive au Japon qu’au cours des années 700. Le but du jeu est la constitution de territoires en utilisant :

  • un plateau, appelé goban, sur lequel est tracé un quadrillage

  • des pions blancs et noirs, nommés pierres,

que l’on pose sur les intersections de ce quadrillage à tour de rôle.

Le Go est réputé pour sa profondeur stratégique et tactique. Les joueurs doivent équilibrer l’attaque et la défense tout en essayant de maximiser leur territoire.

Le Go a également une riche tradition culturelle et est souvent associé à la philosophie et à l’art. Le film utilisera ces propriétés : stratégie, stratégie, philosophie et art.

Je vous invite à profiter de l’esthétique, des décors et à adhérer au rythme.

Est-ce un film de type conte social, un film d’arts martiaux, une balade contemplative ?

À vous de juger.

J’espère ne pas vous avoir submergé par cette vague de culture japonaise, je devrais dire un tsunami !

Les mots du soir : méditation et intelligence

Les musiciens, de Grégory Magne

LES MUSICIENS – Grégory MAGNE- 9 juin 2025 –

Presentation Marion Magnard

Grégory MAGNE né en 1976, journaliste d’origine bourguignonne, ne semblait pas prédestiné à devenir un hardi navigateur. Mais en 2007 il décide de se lancer dans la course transatlantique Voiliers 6m50, de la Rochelle au Brésil. Il film son aventure et en fait un véritable documentaire sous le titre « 24 heures par jour de mer », très bien accueilli. Et, sous l’influence peut être de ses amis acteurs ou musiciens, il abandonne le journalisme pour le cinéma, d’abord les documentaires et les scénarios, puis les films

Les deux premiers, « L’Air de rien » en 2012 et « Les parfums » en 2020, nous présentent deux duos improbables : la rencontre de deux personnalités inconciliables qui auront une aventure commune (un huissier joué par Grégory Montel et un ancien chanteur criblé de dettes joué par Michel Delpech dans le premier, et Emmanuelle Devos créatrice de parfums et son nouveau chauffeur qu’elle ne regarde même pas, aussi joué par Montel, dans le second).

Pour les Musiciens, son 3ème film, le duo s’agrandit : trois violonistes et une violoncelliste, musiciens professionnels et très bons comédiens, un luthier professionnel qui joue un luthier, et de nombreux acteurs que vous reconnaitrez avec plaisir, comme Frédéric Pierrot que vous avez aimé psychiatre dans Thérapie, qui joue le compositeur, et une délicieuse Valérie Donzelli que vous connaissez aussi comme réalisatrice de « la guerre est déclarée » et « de l’amour et des arbres »,  débordée par l’énormité de la tâche qu’elle a entreprise pour réaliser le rêve de son richissime père défunt.

Et vous avez ce soir doublement bien fait de venir au cinéma :

  • D‘abord, c’est la fête de la Musique. Ciné Festival et Toiles-Emoi ne pouvaient pas trouver mieux que vous faire découvrir à cette occasion une élégante et savoureuse comédie humaine , et l’oeuvre qui est le cœur du film, créée par le compositeur Grégoire Hetzel assisté par Daniel Garlitski qui est à la fois un des violonistes et le superviseur musical du film.
  • Et ensuite parce qu’en la période sévèrement troublée que nous traversons nous serons heureux de voir ce film qui nous dit qu’on peut trouver l’harmonie si on accepte de s’écouter les uns les autres.

 

 

Partir un jour, d’Amélie Bonnin

 

Pour une soirée des 1ères fois : 1ers projets scolaires au long cours pour nos élèves, 1ère diffusion au cinéma… le film Partir un jour nous a paru être dans la continuité.

C’est en effet le 1er long métrage de fiction d’Amélie Bonnin, qui lui a valu sa 1ère participation au festival de Cannes, où c’était également la 1ère fois qu’un 1er long métrage faisait l’ouverture !

Pourtant, sa réalisatrice n’est pas tout à fait une débutante. Elle a 40 ans cette année, a réalisé en 2012 un 1er long métrage documentaire sur la boucherie familiale, milieu dont elle est issue, puis un autre documentaire en 2017. En 2021, elle sort un court- métrage musical intitulé… Partir un jour, qui reçoit le César du meilleur court métrage de fiction. Elle suit donc ainsi un chemin identique à celui d’un autre réalisateur, Xavier Legrand, dont le court métrage Avant que de tout perdre avait reçu le même César en 2014, ce qui lu avait permis de tourner ensuite le long métrage Jusqu’à la garde. Ce processus s’inscrit dans un plan de financement qui permet aux réalisateurs de courts métrages remarqués d’obtenir le financement pour un long, on souhaite le même destin à nos apprentis cinéastes ! En recevant son César, la réalisatrice avait d’ailleurs déclaré « j’ai 40 ans, des cheveux blancs, et tout commence !

Ce film est donc une sorte de remake du court, qui reprend les mêmes acteurs principaux (Juliette Armanet, Bastien Bouillon, mais en inversant les rôles, et je vous incite vivement à voir le court métrage, actuellement disponible sur arte, ainsi que son making of (jusqu’à demain seulement)

Le titre annonce est programmatique à 2 points de vue : d’une part, il annonce le sujet du film (l’histoire d’un personnage qui a quitté la petite ville de son enfance pour voir plus grand) mais il annonce aussi les chansons populaires qui vont traverser le film puisque c’est une référence à un tube que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître : une chanson de 1996 du boy’s band les 2be3. En effet, vous allez voir qu’une partie des dialogues sont remplacés par des chansons connues, interprétées par les acteurs eux-mêmes, acteurs ou chanteurs puisque l’interprète principale est Juliette Armanet. La réalisatrice croit en effet à la capacité de ces chansons populaires d’exprimer des choses profondes, difficiles à dire, et pense que le plus beau des dialogues, c’est de chanter « mourir sur scène » de Dalida en épluchant des patates. Alors les élèves nous ont présenté ce soir des documentaires, un film d’animation, un film d’apprentissage, une comédie … peut-être un film musical l’an prochain ?

 

 

 

Tu ne mentiras point, de Tim Mielants

TU NE MENTIRAS POINT (SMALL THINGS LIKE THESE)

Le film que Toiles Emoi vous propose ce soir est l’adaptation du roman de Claire Keegan sorti en 2020, Small Things Like These qu’on peut traduire par Ce genre de petites choses. Il met en scène l’histoire peu connue des couvents de la Madeleine, ces institutions religieuses irlandaises qui ont accueilli jusque dans les années 80 les « fallen women » ces jeunes femmes prostituées, victimes d’incestes ou de viols. Souvent placées de force par leurs parents ces jeunes femmes, sous prétexte de réhabilitation morale, y étaient contraintes au travail forcé dans des conditions indignes. Suite aux témoignages de victimes survivantes et à la découverte de charniers anonymes, le gouvernement irlandais a officiellement reconnu sa responsabilité en 2013. Cependant l’autorité religieuse du Vatican, ne l’a toujours pas reconnue. Aujourd’hui ce pan de l’histoire reste largement tabou et ignoré de beaucoup d’irlandais.

En 2002, The Magdalene sisters le film de Peter Mullan, lion d’Or à la Mostra de Venise, avait fait découvrir ce scandale de l’église catholique irlandaise.

20 ans après, le réalisateur flamand, Tim Mielants, fidèle au roman de Claire Keegan aborde ce récit historique par le prisme d’un protagoniste masculin, qui enfant a vécu la perte de sa mère. Les thèmes de la perte et du deuil sont des thèmes qu’il affectionne particulièrement.

Cillian Murphy interprète cette figure masculine en observateur silencieux. C’est d’ailleurs lui qui a proposé à Tim Mielants d’adapter le roman à l’écran. Il est également producteur du film, en collaboration avec Artists Equity, la société de production de Matt Damon et Ben Affleck. L’ambition d’Artists Equity est de respecter la vision des artistes et de promouvoir le partage des bénéfices avec leurs créateurs.

Vous remarquerez que le titre choisi pour la distribution du film en France est Tu ne mentiras point. On peut l’interpréter comme une référence à la transgression de ce commandement biblique par les institutions religieuses. Vous remarquerez aussi les choix artistiques pour illustrer la pression sociale et la violence psychologique de cette époque où l’Irlande se chauffait encore au charbon. Les plans sont statiques, la lumière en clair-obscur et le silence est omniprésent. Ainsi le jeu d’acteur repose sur le regard, la posture et les expressions du corps.

 

The lost king, de Stephen Frears

Le Festival Coups de cœur d’Avignon s’ouvrira demain sous un nouveau chapiteau au Lycée Professionnel, avec Richard III comme spectacle d’ouverture. Pour faire écho à cette pièce de Shakespeare, nous avions plusieurs possibilités : l’une d’elles était le film d’Al Pacino. Looking for Richard (1996), mais nous avons finalement choisi une œuvre plus récente et plus légère, qui pourrait porter le même titre.

The lost King, sorti en 2022, est le dernier film à ce jour de Stephen Frears, réalisateur bien connu depuis My beautiful Laundrette, le film qui l’a rendu célèbre en 1985. Célébrité confirmée en 1988 avec son adaptation des Liaisons dangereuses avec Glenn Close, John Malkovich, Michèle Pfeiffer, Uma Thurman … Depuis les années 2000 il se consacre surtout à des biopics de femmes plus ou moins célèbres, parmi les quels The Queen avec Helen Mirren. The lost King fait partie de cette série puisque son personnage principal est inspiré de Philippa Langley, une historienne amateure qui, après avoir assisté à une représentation de la pièce, s’est lancée corps et âme à la recherche du corps de Richard III.

En effet, il faut savoir que ce roi du XVème s est un personnage controversé : dans sa pièce, Shakespeare le présente comme un tyran difforme, dévoré par l’ambition et la jalousie à l’égard de son frère Edouard IV. Mais il existe en Angleterre plusieurs associations, que l’on appelle les Ricardiens, composées notamment d’historiens mais pas seulement, qui se donnent pour objectif de réhabiliter ce roi, considérant que l’image qu’en donne Shakespeare est une forme de propagande initiée par la branche des Tudor.

Le film dresse avec humour le portrait d’une femme ordinaire qui souffre d’un syndrome neurologique couramment appelé « syndrome de fatigue chronique » et que personne (sauf son ex-mari) ne prend au sérieux : ni son patron, ni les universitaires, ni les historiens patentés… et qui va pourtant rencontrer la grande histoire, grâce au théâtre. C’est le théâtre qui va relier une femme ordinaire du XXIème s à un roi légendaire. Dans la représentation à laquelle elle assiste, le roi est incarné par un jeune acteur charismatique dont le visage restera dans ses pensées tout au long de sa recherche. L’interprète de Philippa, Sally Hawkins, est habituée de ces rôles de femme empêchée et touchante, puisqu’elle jouait la femme de ménage muette de La Forme de l’eau. A noter : toute l’équipe du fim est britannique, sauf A Desplat à la musique.

On peut donc dire que ce film cherche certes à donner tort à Shakespeare en dénonçant la façon dont il a déformé l’Histoire, mais en même temps il rend hommage à l’œuvre en faisant d’elle le point de départ grâce auquel Philippa va se lancer dans une quête qui n’est pas seulement celle du roi mais d’elle-même.

Bonne séance, bon festival mais attention ! qui sait vers quelle passion un spectacle de théâtre peut vous mener !