Archives de catégorie : Soirées 7ème art
On ira, d’Enya Baroux
ON IRA – ENYA BAROUX –- 24 avril 2025-
En 1991 Enya BAROUX nait en Normandie, où son père Olivier avait été engagé par la Radio Régionale pour monter une émission humoristique avec un jeune acteur nommé Kad Merad. Arrive le jour du baptème de sa fille, Olivier n’a pas pensé à choisir un parrain et pris de court demande à Kad s’il accepterait de jouer ce rôle . Surpris mais amusé, Kad accepte. « Et c’est ainsi, raconte Enya , que j’ai été le déclancheur de l’amitié indéfectible entre mon père et mon parrain», « les KADEO ».
A 19 ans, Enya intègre l’Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle à Paris, bien décidée à être réalisatrice. Elle aime tous les styles, du plus déjanté comme les Tuche de son père au plus abstrait des « Art et Essai ». Elle est même pour le mélange des genres et estime que chaque film est « un film d’auteur ». Et elle souhaite elle-même réaliser des films « qui feront pleurire ». Mais elle n’a pas oublié l’avertissement d’un professeur : « Ne croyez pas que votre vie intéressera vos spectateurs, voyez plus large ».
En attendant de trouver « son sujet plus large », comme elle est aussi ravissante qu’entreprenante, elle joue dans des films, comme les charmants « Le doudou » ou « 10 jours sans maman », réalise et joue une mini-série « Fleur bleue » sur un moment qu’elle a vécu, et surtout s’exerce pendant cinq ans à la mise en scène. C’est ainsi qu’elle assistera en 2013 Bertrand Tavernier dans l’excellent « Quai d’Orsay » et Djamel Debbouze en 2015 dans « Pourquoi j’ai pas mangé mon père ».
Sa grand-mère paternelle, avec laquelle elle s’entend particulièrement bien, est alors atteinte d’une grave maladie et connait une fin extrêmement pénible qui bouleverse Enya. Elle refuse cette fin de vie pour sa grand-mère bien-aimée. Elle est réalisatrice, elle a donc la possibilité d’en organiser une autre, qui recréera des souvenirs plus heureux. Elle a trouvé le sujet de son premier film ! Certes, c’est « un évènement de sa vie » mais « plus large » car la fin de vie, c’est universel. Et sans désacraliser le deuil, un peu à la manière de « Little Miss Sunshine » en 2006, qu’elle avait beaucoup aimé, elle nous livre une petite merveille d’humour, d’émotion et de tendresse.
Pour le rôle de la grand-mère, elle a choisi Hélène Vincent que vous retrouvez toujours avec le même plaisir et pour celui de la petite-fille Juliette Gasquet , toutes deux ont reçu le prix d’interprétation au Festival de l’Alpe d’Huez. Pierre Lottin, ex Tuche, que vous avez particulièrement aimé dans Fanfares, Un Triomphe et La Nuit du 12, joue l ’auxiliaire de vie maladroit et touchant. Olivier Baroux reproche à sa fille d’avoir « chargé » Bruno, le personnage du père joué par David Ayala, mais lui a-t-elle dit, il le fallait pour l’équilibrage du film. Et vous apprécierez la tonalité apportée par la très belle chanson « Voyage voyage », de Desireless.
Notez aussi que le film a été projeté devant les députés de la Commission « fin de Vie » à l’Assemblée Nationale… Alors, « on ira » ? Allons-y !
Marion Magnard
Black dog, de Guan Hu
Black dog est le 12ème film de Guan Hu, avez-vous déjà vu un de ses films ? Sûrement pas car celui-ci est le 1er à sortir en France, grâce à sa sélection dans la section « Un certain regard » au Festival de Cannes.
Guan Hu est un réalisateur qui fait partie de ce qu’on appelle la 6ème génération de réalisateurs en Chine. Cette sixième génération regroupe des réalisateurs actifs à partir des années 90, après l’écrasement de la révolte de la place Tiananmen, qui pratique un cinéma souvent assez réaliste et proche du documentaire, avec beaucoup de caméra épaule, afin de montrer les changements de la société et notamment de la jeunesse chinoise.
Guan Hu est né en 1968 et diplômé en 1991 de l’académie de cinéma de Pékin et se fait connaître en 1994 avec le film Dirt, représentation de la scène musicale rock de Pékin. A cette époque, le réalisateur paye 2000 $ pour s’affilier à un studio d’état et ainsi obtient d’être distribué en Chine et même projeté dans des festivals à l’étranger avec l’approbation des autorités. C’est ainsi que peu à peu, il devient un réalisateur officiel de blockbusters chinois.
Pourtant, le film de ce soir est un film d’auteur, qui sort du blockbuster d’abord par son art de set de sortir des codes mêler les genres : c’est à la fois une dystopie, un western situé à proximité du désert de Gobi mais avec des chiens et des tigres à la place de chevaux, un documentaire sur l’état de la Chine au moment de la préparation des jeux olympiques de Pékin en 2008. Certains y voient une critique virulente contre un pays qui broie ses habitants, mais le réalisateur s’en défend, car il fait partie du système et tous ses films reçoivent l’aval de la censure chinoise. Ce qui lui importe, c’est de montrer l’évolution du monde rural dans ces 20 dernières années mais aussi de proposer une réflexion sur la relation entre l’homme et l’animal, et sur la part d’animalité présente en chacun d’entre nous.
Il sort également du blockbuster par une histoire hors norme, celle de 2 personnages marginaux : le chien noir du titre mais aussi le personnage principal, Lang, ancienne star rock qui vient de sortir de prison, interprété par un acteur canado-taiwanais très connu en Chine pour ses rôles de jeune premier dans des comédies romantiques et totalement à contre emploi ici.
L’intrigue est assez simple et se concentre sur ces 2 personnages, mais la mise en scène et le contexte spatial et temporel font de ce film une expérience cinématographique hors du commun, alors je vous souhaite la bienvenue dans ce western apocalyptique qu’un critique situe entre Mad Max et Charlie Chaplin.
Danièle Mauffrey
The insider, de Steven Soderbergh
Ce soir Toiles Émoi vous présente Insider un film d’espionnage de Steven Soderbergh. Depuis le long métrage Sexe, Mensonges et Vidéo, qui l’a révélé au public en 1989 et pour lequel il a reçu la palme d’or, Soderbergh n’a cessé de produire des films aux sujets éclectiques sur les plateformes, à la télévision ou au cinéma. Je citerai Ocean’s eleven avec le trio George Clooney Brad Pitt, Matt Damon, Erin Brockovich, seule contre tous avec Julia Roberts, Contagion ou Magic Mike sur le thème du striptease masculin.
L’importance de son œuvre lui vaut d’être inscrit au National Film Registery du Congrès américain.Depuis qu’il a déclaré, il y a presque 10 ans qu’il prenait sa retraite Insider est son dixième film et déjà sa seconde réalisation de l’année.
Comme souvent dans ses œuvres, il cumule à sa fonction de réalisateur celle de directeur de la photo et de monteur car il est un véritable passionné de montage, sa formation première. Il lui arrive parfois même de signer photo et montage sous le pseudonyme de ses parents.
Étonnamment The insider est bien le titre choisi pour la diffusion du film en France et signifie l’initié. Son titre original, Black Bag fait référence aux opérations clandestines menées par des espions pour voler des secrets ou des documents sensibles.
Steven Soderbergh a imaginé ce film d’espionnage avec le concours du scénariste David Koepp auteur des scénarios de Jurassic Park, L’impasse ou encore Spider Man.
Pour le décor il a fait appel à Philip Messina avec lequel il collabore pour la douzième fois.
L’équipe est allée visiter le véritable QG du NCSC, le National Cyber Security Center à Londres pour recréer l’atmosphère des bureaux, reprenant la même couleur de mur et certains accessoires. Les acteurs ont pu échanger à propos du quotidien des agents du renseignement.
Le tournage s’est déroulé pour l’essentiel à Londres. L’équipe du chef décorateur Philipp Messina a utilisé des décors réels d’immeubles du centre de Londres pour créer les bureaux des espions.
Les scènes de la maison du couple sont tournées aux studios de Pinewood, connus pour accueillir le plateau et la société de production du célèbre agent 007. La construction du décor a pris huit semaines et a nécessité l’intervention d’une centaine d’artisans et l’installation d’environ 183 éclairages différents entre les rubans LED, les appliques et les suspensions qui ont servi à Soderbergh pour créer un éclairage tamisé aux teintes orangées qui confère au film une ambiance intrigante et sensuelle.
Steven Soderbergh revisite les codes du film d’espionnage : ici pas d’effets spéciaux, pas de gadgets ou de combats virils à mains nues ni même de jeunes femmes au physique avenant, l’approche est purement psychologique. Les personnages ont recours exclusivement à des technologies existantes comme l’utilisation du sérum de vérité ou le détournement de satellite.
Il s’ingénie à créer un climat de paranoïa, à l’aide de la caméra placée à la surface de l’eau pour épier 2 hommes sur une barque ou surélevée dans l’angle d’une pièce comme des images de vidéo surveillance. Il a choisi de faire découper le centre de la table de la salle à manger, lieu des scènes principales pour créer un espace où sa caméra démultiplie les angles de vue possibles et capte le jeu des regards entre les personnages.
L’intrigue, entre quartiers chics et bureaux high-tech, se noue autour d’une belle brochette d’acteurs espions mêlant trahisons supposées, soupçons, méfiance et double-jeu.
Le personnage principal de George Woodhouse froid et clinique, est incarné par Michael Fassbender. Tel Angleton, le légendaire espion de la CIA, George est passionné de pêche, un passe-temps qui reflète sa patience et sa capacité d’observation.
Sa femme Kathryn, interprétée par Cate Blanchett, incarne une brune à la longue chevelure envoûtante. Une réplique dite par une espionne lors de la visite du QG au National Cyber Security Center est reprise dans le film : « Quand on est capable de mentir sur tout et n’importe quoi, comment peut-on encore dire la vérité sur quoi que ce soit ? »
Vous remarquerez deux acteurs de la franchise 007, Naomie Harris dans le rôle de la psychologue et Pierce Brosnan en chef du renseignement dans un costume trois pièces en Prince-de-Galles. Frances Hounsom, le chef maquilleur lui a confectionné pour l’occasion une prothèse de nez afin de lui donner une allure singulière.
Maintenant, êtes-vous prêt à plonger dans l’univers du renseignement pour démasquer la taupe qui a vendu aux Russes le logiciel Severus capable de déclencher un attentat nucléaire ?
Fario, de Lucie Prost
Fario, de Lucie Prost
Lors de la précédente soirée sur le thème de l’eau, vous avez pu voir un documentaire intitulé La rivière, consacré aux rivières des Pyrénées. Ce soir nous vous proposons un film de fiction qui frôle même le fantastique, mais qui a aussi pour thème central une rivière que vous connaissez surement tous : il s’agit de la Loue.
En effet, on a beaucoup dit ces derniers temps que le Jura était une terre de tournage, après Vingt dieux, Le roman de Jim, Un ours dans le Jura…celui-ci est tourné dans le Jura et le Doubs par une réalisatrice jurassienne, Lucie Prost. Il s’agit de son 1er long métrage , initialement intitulé Les truites, et il s’inspire des souvenirs des vacances chez sa grand-mère dans la vallée de la Loue. Donc comme le film de la semaine dernière, c’est un 1er film dans lequel un réalisateur revient sur les lieux de son enfance.
Elle a tourné le film sur pellicule, un choix esthétique et technique : elle aime cette sensation de danger liée au fait qu’on ne peut pas multiplier les prises et qu’il faut être bon à l’instant T. Une scène a toutefois été tournée en numérique pour des raisons d’effets spéciaux, mais dans l’ensemble elle a essayé, comme le fait Apitchapong Weerasethakul, qui l’inspire, de donner à ses effets spéciaux un rendu très artisanal. Soyez attentifs aux sons, qui contribuent beaucoup à l’atmosphère étrange du film.
Pour terminer, de la rivière à la cascade, il n’y a qu’un pas. Eh bien l’acteur principal, Finneghan Oldfield, est peut-être le futur Tom Cruise français : il a en effet tenu à effectuer lui-même toutes les cascades du film, y compris dans une eau à 10 degrés au moment du tournage.
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Fête du court métrage
Films Toiles Emoi Mars/Avril 2025
Mon gâteau préféré, Maryam Moghaddam et Behtash Sanaeeha
Ce soir Toiles émoi vous propose Mon gâteau préféré, le second long métrage réalisé par .
Depuis la révolution de 1979, l’exercice du 7ème art en République Islamique d’Iran est remarquable. Comme nous le raconte la journaliste, Mahshid Bozorgnia lorsqu’un cinéaste a un projet de film, il doit d’abord faire approuver son scénario afin d’avoir une autorisation de réalisation. Puis l’œuvre terminée, un nouveau permis de projection est nécessaire afin de pouvoir être distribué dans les salles de cinéma. Ensuite, il peut encore y avoir des pressions par des fanatiques du régime qui, lors des premières séances, arrêtent le film car ils n’aiment pas le message et le font interdire.
Parmi les sujets particulièrement scrutés, on retrouve toutes les entorses au code de conduite et au code vestimentaire islamique : un homme et une femme qui se tiennent la main dans l’espace public, un voile mal positionné, la consommation d’alcool, autant d’exemples de franchissement de la ligne rouge, au-delà de laquelle les cinéastes risquent des années de suspension ou d’interdiction d’exercer. `
Leur premier long métrage, Le pardon qui avait pour thème l’erreur judiciaire et la peine de mort, mettait en scène un homme qui ne croyait plus au régime des mollahs. Il leur a valu 2 ans de poursuites judiciaires et l’interdiction du film.
Lorsqu’à nouveau libres, ils ont pu voyager, Maryam Moghaddam et Behtash Sanaeeha ont renoué des contacts avec des sociétés de production européennes et ont décidé de réaliser une comédie romantique sur la rencontre d’une femme âgée qui ne veut plus vivre seule et d’un homme qui ne veut pas mourir seul. Ainsi Mon gâteau préféré traite d’un thème universel, la solitude de l’âge dans un contexte particulier, celui de la société iranienne qui est empêchée de vivre dans son quotidien et où les femmes ont une double vie : une vie à l’extérieur et une vie intime.
La préproduction de Mon gâteau préféré est contemporaine au mouvement « Femme, vie, liberté ». Le tournage s’est déroulé autant que possible en secret même si la police a débarqué chez le monteur d’images pour confisquer les rushes dont une copie avait par chance déjà été envoyée en France.
Au décès de Mahsa Amini, un groupe de cinéastes et de professionnels du cinéma en exil a décidé de fonder l’Association des Cinéastes Iraniens Indépendants pour soutenir les réalisateurs indépendants et donner une meilleure représentation du pays dans les festivals internationaux.
Tourné principalement en intérieur et en plans fixes Mon gâteau préféré s’articule autour de 2 scènes de repas. Il commence par un gag et se termine par un événement tragique. Je vous laisse le découvrir en compagnie de Lily Farhadpour et d’Esmail Mehrabi.
Doris Orlut
Je suis toujours là, Walter Salles, 19 février 2025
JE SUIS TOUJOURS LA, de Walter SALLES – 19 février 2025 – Prs. Marion Magnard
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Walter SAJJES est né au Brésil à Rio de Janeiro en 1956. So père est banquier Sa famille habite une belle maison au bord de la plage de LE BLOND, à côté d’IPANEMA. Walter et son frère partagent jeux et baignades avec les 4 filles et le fils des voisins, Rubens PAIVA, ingénieur et député travailliste, et sa femme Eunice.
Après le coup d’Etat du Maréchal Blanco en 1964, commencent, avec le soutien de la CIA (l’opération « Brother Sam ») « les années de plomb » de la dictature militaire qui ne prendra réellement fin qu’en 1985. La famille SALLES part s’installer aux USA, puis en France.
Revenu au Brésil, Walter fait des études d’économie, puis de Cinéma. En 1998, son film, CENTRAL DO BRESIL, ours d’Or à Berlin, lui amène la consécration. Je me souviens vous avoir présenté ce film : une vieille dame désargentée, dans une gare, gagne quelques sous en rédigeant sans empathie les lettres de ceux qui ne savent pas écrire et quitte tout pour aider un petit garçon à retrouver ses parents. A la fois producteur et réalisateur, il réalise et produit plusieurs autres films dont « Carnets de Voyage », sur un épisode de la vie de Che GUEVARA que vous avez vu aussi. Puis il arrête toute activité de producteur et de réalisateur.
12 ans après, il découvre « je suis toujours là » le livre de Marcelo PAIVA, le camarade de son enfance, qui relate l’histoire de la famille de Rubens PAIVA, et sa vie (surtout celle de sa mère) après la disparition du père. Walter est bouleversé et, avec l’accord de Marcelo, décide d’adapter le livre sous le même titre.
Ce film, qui rend hommage à la Résistance brésilienne contre la dictature militaire et veut lutter contre l’oubli, avec en B.O. une floraison musicale de l’époque, a été accueilli avec un vibrant enthousiasme par une population en quête de reconnaissance. Rien qu’en salles, plus de 3 millions 500 000 brésiliens sont venus le voir et la chanson d’Erasmo Carlos, (« Ami, nous trouverons bien un moyen ») qui accompagne le générique pendant que défilent les véritables photos de la famille PAÏVA au temps du bonheur, est sur toutes les lèvres.
Aussi la critique plutôt tiède du journal Le Monde, qui reproche au film de trop tirer sur la corde sentimentale et une mise en scène trop classique, a-t-elle été très mal reçue par les cinéphiles brésiliens qui militent unanimement pour que « Je suis toujours là » reçoive l’Oscar du meilleur film étranger.
Et le 2 mars, vous remarquerez que grâce aux sélections attentives de votre CINEFESTIVAL et de votre association TOILES-EMOI vous aurez déjà vu la plupart des films qui seront oscarisés. …
La chambre d’à côté, Pedro Almodovar
La chambre d’à côté, Almodovar
Je ne vous ferai pas l’injure de vous présenter Pedro Almodovar, mais juste vous rappeler qu’il a fêté ses 75 ans à l’automne dernier et que, depuis 1980, le film de ce soir est son 23ème long métrage.
On peut également dire de lui que c’est un cinéaste fidèle : il a souvent tourné avec les mêmes acteurs, chefs opérateurs, il a fait 20 films avec le même monteur, et celui-ci est le 13ème d’affilée dans lequel il collabore avec Alberto Iglesias pour la musique.
Pourtant le film que vous allez voir aujourd’hui marque une rupture dans son œuvre à plusieurs titres :
- c’est le 1er film qu’il tourne en anglais
- c’est la 1ère fois qu’il tourne avec Julianne Moore, John Turturo, la 2ème fois avec Tilda Swinton (moyen métrage = la voix humaine)
- c’est la 1ère fois qu’il travaille avec le chef opérateur Eduard Grau, qui a tenu à conserver le style d’Almodovar, notamment à travers l’utilisation de couleurs très vives et de décors très graphiques. Certains critiques ont pu reprocher au film d’être situé dans un milieu social très privilégié, mais c’est aussi une façon de magnifier le sujet du film.
Venons-en justement au sujet : vous le savez sans doute, il s’agit d’une fin de vie, sous la forme d’un suicide assisté. Le scénario est tiré d’un roman paru en 2020, écrit par Sigrid Nunez, une autrice New yorkaise. Lors de la présentation du film à la Mostra de Venise, Almodovar est apparu aux côtés de Swinton comme un partisan de l’euthanasie. « C’est un film qui défend l’euthanasie », a déclaré le réalisateur lors de la conférence de presse qui a suivi la première projection. « Il s’agit de la liberté personnelle de l’homme, de son droit à ne pas laisser la maladie décider quand la fin est proche, mais à garder lui-même les rênes ». Mais pour Tilda Swinton, c’est avant tout un film sur les vieilles amitiés, « comment elles nous soutiennent et pourquoi nous en avons besoin à ce stade de notre vie »
Au final, on retrouvera dans ce film les couleurs d’Almodovar, son amour des actrices, son sens du mélodrame. Avec ce film, le réalisateur a enfin remporté la plus haute distinction d’un grand festival : le lion d’or à la mostra de Venise, alors : le meilleur film d’Almodovar ? A vous de voir !
Soirées Toiles Emoi Février/Mars 2025