Une bataille après l’autre, de Paul Thomas Anderson

UNE BATAILLE APRES L’AUTRE – Paul Thomas ANDERSON – 6 nov. 2025

Pres. Marion Magnard

Paul Thomas ANDERSON, surnommé PTA pour les Français, est né en 1970 à Los Angeles, au cœur du cinéma américain. Son père, acteur, lui donne une caméra dès l’âge de 12 ans. PTA, encouragé par ce père et nourri de films, s’exerce à tourner toutes sortes de courts métrages, sachant parfaitement situer sa caméra pour obtenir le meilleur résultat émotionnel. Il a déjà choisi ses maîtres : Kubrick, Scorcese et Tarentino. On pourrait rajouter à sa liste Sydney Lumet et les frères Cohen quand on aura vu le film de ce soir.

Il débute comme assistant de production et animateur à la Télévision, puis son père l’inscrit à la section cinéma de l’Université New-yorkaise. Il est très vite renvoyé pour n’avoir pas payé ses droits d’inscription. Il a en effet préféré utiliser les sous pour tourner un court métrage, « Cigarettes and Coffee », qui le fait connaitre au Festival Sundance. Et c’est le début d’une carrière remarquable et très personnelle, avec des ruptures de tons, des silences, des tournures énigmatiques, des dialogues hilarants, dans des films comme Magnolia, They will be blood, Punch drunk love, très souvent nommés aux Oscars….

En 1997, il propose à Leonardo Di Caprio, de 4 ans son cadet, le rôle principal (celui d’un acteur porno) dans « Boogie Nights ». Di Caprio est très tenté. Il aime les films que tourne Anderson, mais voilà que James Cameron lui offre au même moment de tenir la vedette du Titanic. Et Anderson ne lui a pas tenu rigueur d’avoir préféré embarquer à bord du célèbre paquebot dans ce film iconique et…meilleur pour son plan de carrière.

ET 28 ans plus tard Di Caprio et Anderson se retrouvent, avec Sean Penn et l’apparition prometteuse de la jeune Chase Infiniti, dans « une bataille après l’autre », adaptation très libre de « Vineland », roman culte de Thomas Pynchon. Et là, nous sommes au sommet du cinéma américain, dans une production Warner à 130 millions de dollars…qui démarre trés fort.

« Une bataille après l’autre », comme « Eddington » de Ari Aster que je vous ai présenté récemment, c’est un tableau angoissant des Etats Unis bipolarisés, du grand cinéma politique, jugé, suivant les éditorialistes américains soit « cri de ralliement » soit « apologie du terrorisme », mais aussi comédie désopilante, avec des trouvailles incroyables, des poursuites vrombissantes dans les montagnes, un festin visuel saturé de chansons et de la musique originale de Joony Greenwood, compositeur de plusieurs films d’Anderson.

Des amis qui ont déjà vu « Une bataille » me demandent de vous avertir : Le film ouvre sur un champ/ contre-champ brutal et se poursuit en une séquence que le critique du Nouvel-Obs qualifie de  « galipettes semi-contraintes» … Eh oui, PTA aime marier les genres, sexe et burlesque, politique et déglingue, block-buster et Art et Essai. Bienvenue dans le monde de PTA !