The brutalist, de Brady Corbet

The brutalist, Brady Corbet

Je vous souhaite la bienvenue pour une soirée qui s’annonce tout à fait exceptionnelle, voire colossale. Tout d’abord quelques mots pour expliquer la programmation de ce film aujourd’hui. La municipalité ayant mis en place cette année une « semaine du patrimoine » sur le modèle de la semaine musicale, TEM a décidé de s’y associer. Et le thème retenu étant l’architecture, nous avons décidé d’en profiter pour programmer ce film que nous n’avions pas eu l’occasion de proposer lors de sa sortie au printemps.

En effet, son titre renvoie immédiatement à l’architecture, puisque le « brutalisme » est un mouvement architectural qui doit son nom à l’utilisation du béton brut, mais se caractérise aussi par ses formes épurées, répétitives et fonctionnelles, dans le prolongement des travaux de Le Corbusier. Ce style architectural bon marché a été très en vogue dans les années 50 à 70. Il a été employé pour de nombreux bâtiments lors de la reconstruction d el’après-guerre, notamment des universités, des bâtiments administratifs. Malheureusement l’utilisation d’un béton parfois de mauvaise qualité a eu pour conséquence que ces bâtiments ont souvent mal vieilli par la suite.

Le personnage principal du film est donc un Juif hongrois survivant de l’holocauste qui débarque aux USA après la guerre, il s’agit d’un personnage imaginaire, mais qui rappelle néanmoins beaucoup d’artistes du mouvement brutaliste. Pour jouer ce rôle , Adrian Brody raconte s’être servi de 2 expériences majeures : son rôle de de compositeur rescapé des camps dansLe Pianiste mais aussi le fait d’être lui-même le fils d’une réfugiée hongroise. Nous allons suivre le destin du personnage sur plus d’une 30aine d’années, de 1947 à 1980, dans un film d’une grande ampleur, qui nous rapellera l’expérience de ces grands films à entracte des années 70 comme Le Parrain, 2001 l’Odyssée de l’espace. Le film a demandé 7 ans de préparation à son réalisateur : recherches historiques et architecturales, quête de financements, repérages en Hongrie pour chercher des paysages susceptibles de passer pour ceux de la Pennsylvanie. Pourtant il a été tourné à Budapest en seulement 33 jours et avec un budget très limité et sur pellicule 35mm développée sur place. Le réalisateur a par ailleurs tenu à utiliser un format rare, le vistavision, format large qui demande une grande technicité.

Je vais maintenant vous laisser découvrir cette œuvre que vous me permettrez de qualifier de… monumentale !