Le joueur de Go (Gobangiri) de Kazuya Shiraishi

Kazuya Shiraishi est un réalisateur japonais de 50 ans. Il collabore avec : Kōji Wakamatsu, Isao Yukisada et Isshin Inudō.

Son premier long métrage date de 2009. Il se pose en digne héritier d’Akira Kurosawa. Le joueur de Go est son premier film distribué en France.

Ce soir un peu de culture japonaise.

Le film de ce soir est dans le style japonais jidai-geki que l’on pourrait traduire drame d’époque.

Ce style de cinéma jidai-geki inclut le style chanbara , qui est un film de samouraï, qui pourrait être traduit par film de cape et d’épée européen.

Pitch

Ancien samouraï, Yanagida mène une vie modeste avec sa fille à Edo (ancien nom de Tokyo) et dédie ses journées au jeu de go avec une dignité qui force le respect. Quand son honneur est bafoué par des accusations calomnieuses, il décide d’utiliser ses talents de stratège pour mener combat et obtenir réparation…

Le réalisateur, Kazuya Shiraishi, revisite les univers mis en scène par des maitres du cinéma japonais avec les films :

  • Pauvres Humains et Ballons de papier de Sadao Yamanaka,

  • Hara-kiri de Masaki Kobayashi,

  • Rashōmon d’Akira Kurososawa

L’époque d’Edo (1603-1867) également appelée période Tokugawa du nom du dernier des 3 grands pacificateurs qui ont mis fin à ce qui est nommé par « l’époque des provinces en guerre ». Le Japon passera d’un ordre social féodal décentralisé à un État unitaire centralisé.

À cette époque, notre héros est un rōnin, un ancien samouraï exclu de la société japonaise féodale ; il y avait plusieurs raisons pour devenir rōnin : la mort de leur seigneur, leurs propres fautes ou leur défaite au combat. Ils devenaient donc en quelque sorte des « parias », n’ayant pas de classe propre dans une société extrêmement hiérarchisée et basée sur les relations de loyauté envers un seigneur. La plupart d’entre eux se tournaient alors vers des métiers plus humbles.

Le jeu de Go est né en Chine il y a 2500 ans, il n’arrive au Japon qu’au cours des années 700. Le but du jeu est la constitution de territoires en utilisant :

  • un plateau, appelé goban, sur lequel est tracé un quadrillage

  • des pions blancs et noirs, nommés pierres,

que l’on pose sur les intersections de ce quadrillage à tour de rôle.

Le Go est réputé pour sa profondeur stratégique et tactique. Les joueurs doivent équilibrer l’attaque et la défense tout en essayant de maximiser leur territoire.

Le Go a également une riche tradition culturelle et est souvent associé à la philosophie et à l’art. Le film utilisera ces propriétés : stratégie, stratégie, philosophie et art.

Je vous invite à profiter de l’esthétique, des décors et à adhérer au rythme.

Est-ce un film de type conte social, un film d’arts martiaux, une balade contemplative ?

À vous de juger.

J’espère ne pas vous avoir submergé par cette vague de culture japonaise, je devrais dire un tsunami !

Les mots du soir : méditation et intelligence