Leurs enfants après eux, Ludovic et Zoran Boukherma
Leurs enfants après eux, de Ludovic et Zoran Boukherma
C’est toujours une expérience étrange de lire un livre après avoir vu son adaptation et de voir un film après avoir lu le livre dont il est tiré. C’est pourtant une expérience banale puisque 20% des films de cinéma sont des adaptations de romans.
Nicolas Mathieu, est un auteur vosgien que j’ai découvert dès son premier roman, Aux animaux, la guerre, qui a ensuite été adapté par Alain Tasma sous la forme d’une série TV très réussie.
Leurs enfants après eux est son 2ème ouvrage, pour lequel il a obtenu le prix Goncourt en 2018. L’auteur n’a pas participé à l’adaptation, il considère en effet que ce n’est pas son travail. Mais il a apprécié le fait que les réalisateurs aient le projet d’injecter du romanesque dans son œuvre, en s’inspirant de réalisateurs comme Scorsese ou Paul Thomas Anderson.
Cette adaptation est le 4ème long métrage des jumeaux Boukerma, Zoran et Ludovic, après L’Année du requin que vous avez pu voir ici en 2022. Initialement, l’adaptation devait être réalisée par Gilles Lelouche, qui a finalement préféré se concentrer sur L’Amour ouf, on peut d’ailleurs noter un certain nombre de points communs entre les 2 films: la durée, l’aspect social, un amour contrarié, les ellipses temporelles, sans parler de Gilles Lellouche, lequel n’est donc pas à la réalisation mais dans un second rôle.
L’action du roman se situe donc autour de 4 étés dans une ville nommée Heillange, et qui évoque Hayange, petite ville industrielle de Moselle, dans la vallée de la Fensch, mais alors que le roman fait des incursions dans d’autres territoires, et d’autres saisons, les réalisateurs ont décidé de ne garder que ce qui se déroule dans cette ville, et seulement au cours de ces 4 étés. De même, là où Nicolas Mathieu fait beaucoup de commentaires sociologiques (c’est sa marque de fabrique) les réalisateurs ont choisi de montrer en quelques images la fin de ce monde industriel au lieu de la décrire longuement. Les personnages ont été modifiés aussi : l’adolescent incarné par Paul Kircher, que l’on a vu dans Le règne animal, est plus lunaire que celui du roman ; de même, le père raciste imaginé par Nicolas Mathieu est devenu un alcoolique qui se fait surtout du mal à lui-même.
Au final, Lellouche qui campe ce père affirme qu’il est content d’avoir laissé la place à des gens de cette génération pour adapter ce livre, reste à voir ce que vous en penserez de votre côté ! Et rendez-vous pour le prochain livre de Nicolas Mathieu qui sera adapté au cinéma, il s’agit de Connemara, avec Alex Lutz à la réalisation.
Danièle Mauffrey
Festival Télérama 2025
Conclave, d’Edward Berger
CONCLAVE, d’EdWARD BERGER – 2 janvier 2025 – Pres. Marion Magnard
En ce jour du 2 janvier 2025, TOILES-EMOI vous présente tous ses meilleurs vœux, auxquels je me permets d’ajouter un très gros souhait : que la nouvelle année soit pacificatrice, mais malheureusement je crains qu’il ne soit qu’une utopie…
Je me suis proposée pour la présentation du film CONCLAVE d’une part parce que j’avais gardé un bon souvenir d’ Habemus papam, de Nanni Moretti, sorti en 2011, avec l’excellent et regretté Michel Piccoli et d’autre part que j’étais curieuse de découvrir comment le réalisateur allemand Edward BERGER avait conçu sur le même thème un film qu’on disait tout à fait différent.
Edward BERGER est né en Allemagne de l’Ouest en 1970. Et c’est en Allemagne réunifiée qu’il fait des études de Cinéma. Désireux d’une carrière internationale, il va compléter sa formation à New-York. Il commence ensuite la réalisation par des films et des séries pour les Télévisions anglo-américaines et pour Netflix.
En 2022, il réalise une adaptation d’à l’ouest rien de nouveau, le roman de son compatriote Erich Marie Remarque, film très bien accueilli aux USA où il obtient l’Oscar du meilleur film international. En 2024, il adapte Conclave, le roman de l’écrivain anglais Robert HARRIS. Je me documente donc sur ce roman et là je découvre que nous allons dans le film être plus proches de la Conspiration du Caire de Tarik SALEH que d’Habemus papam.
BERGER a choisi de réaliser un thriller palpitant dans le monde ultra-secret d’une élection au Vatican, avec un scénario diabolique, un film sur la lutte pour le pouvoir au cœur de tous les mondes, qu’ils soient politiques, religieux, ou économiques. Tractations, scandales, mensonges, rebondissements s’enchevètrent, dans la splendide architecture du Vatican. Vous découvrirez comment on vit (et meurt) dans ces lieux et vous admirerez la technique du réalisateur dans les jeux des lignes de fuite et des couleurs. Quant à la musique de Volker Bertelman, elle est en parfaite harmonie avec le scénario.
Pour la distribution, BERGER a choisi les meilleurs des acteurs canadiens, italiens, anglais, américains. Pour ne pas alourdir mon propos, je n’en citerai que deux : Ralph Fiennes magnifique en homme d’Eglise dévoué, intègre mais fatigué, en proie au doute, allant jusqu’au bout de sa tâche ( très différent de son rôle d’affreux nazi dans la liste de Schindler). L’autre acteur , c’est une actrice, Isabella Rossellini, superbe dans son rôle de Sœur Agnès, droite, audacieuse et féministe.
Peut être un Oscar pour CONCLAVE ?
La vallée des fous, de Xavier Beauvois
LA VALLEE DES FOUS
Scénario adaptation et dialogues sont de Xavier Beauvois, Gioacchino Campanella et Marie Julie Maille qui n’est autre que l’épouse de Xavier
Xavier Beauvois est âgé de 57 ans. Il abandonne le lycée en classe de terminale, s’installe à Paris, multiplie les rencontres, et échoue au concours de l’IDHEC (institut des hautes études cinématographiques), (devenue aujourd’hui pour la petite histoire la FEMIS comme son acronyme ne l’indique pas école supérieure des métiers de l’image et du son). Autodidacte, cet échec ne remet pas en cause son désir de faire des films et il parvient à obtenir un agent en la personne du très connu Dominique Besnehart, réalise en 86 son premier court métrage « Le Matou ». Il en réalise d’autres ainsi que des reportages pour M6, et obtient quelques récompenses. Puis viennent des films marquants, « N’oublie pas de mourir » en 95, « Le Petit Lieutenant » en 2005 et puis le très beau film en 2010 « Des hommes et des Dieux » racontant le massacre des Moines de Tibhérine dans l’Atlas algérien, avec l’excellent Michael Lonsdale, et « Albatros » en 2021 film profond et boulversant impeccablement interprété par Jérémy Rénier .
Le voilà à nouveau sur « mer » avec LA VALLEE DES FOUS . C’est l’histoire de Jean Paul qui grâce à cette course virtuelle va renouer avec sa vie et sa famille. Je ne vous en dirais pas plus vous avez dû tous lire le synopsis.
Jean Paul Rouve raconte qu’il a tout de suite accepté de faire ce film car il connaissait bien Xavier et son épouse. Le cinéma c’est du « faux ou du vrai dans le faux » dit-il. Son personnage fait exactement cela : une course de bateaux pour de faux et pour de vrai. Il s’est préparé comme un vrai marin, mais son bateau ne bougera pas de son jardin.
Vous remarquerez tout au long du film la subtilité de jeu du visage de JP Rouve, les scènes avec les autres acteurs étant jouées via les écrans d’ordinateur.
La Vallée des Fous raconte une histoire très singulière, mais charrie des émotions que chacune ou chacun a pu ressentir dans sa vie.
Très important, La Vallée des Fous, où l’histoire se situe, est l’autre nom de Port La Forêt, qui est la Mecque des navigateurs. Tous les plus grands s’y sont entraînés, d’Eric Tabarly à Jean Le Cam, ou de Vincent Riou à Michel Desjoyeaux.
Enfin, dernière précision, la musique est signée Peter Doherty, que vous connaissez sûrement, plus connu comme rockstar à la vie tumultueuse, assagi tout de même depuis quelques années, reprenant sa vie en main, et devenant « un peu poète » et s’essayant comme acteur.
Je termine en vous disant Bon film et……Bon vent
Sylvie Guiseppin
Films Toiles Emoi Dec24 / Janv25
Anora, de Sean Baker
En 1970 la Palme d’Or du Festival de Cannes était décernée à un film qui a fait rire le monde entier, MASH, de Robert ALTMAN, et c’était la première fois depuis la création du Festival le 1er septembre 1939, qu’une comédie décrochait la Palme.
Il faut reconnaître que chaque année les sélections officielles ne donnent pas souvent aux membres du Jury des occasions de se tordre de rire. Certes, « Coupez » d’HAZANAVICIUS, en 2022, nous avait surpris et beaucoup fait rire, mais c’était un film hors compétition. Et 54 ans après MASH, c’est ANORA, un tourbillon comique réalisé par Sean Baker qui a remporté les suffrages.
Sean Baker, diplômé de l’Université de New York, où il est né en 1971, a tourné en 2000 un premier film aussi authentique qu’humoristique, sur la psychologie masculine post-adolescence. Ont suivis « Prince of Broadway » , un immigré du Ghana en situation irrégulière, et « Tangerine » une histoire de Smartphones et de prostituées transgenres. Et dans ses films ultérieurs, Sean Baker s’intéresse toujours aux marginaux et au monde du travail du sexe, sans porter aucun jugement.
ANORA, c’est la rencontre d’un réalisateur et d’acteurs qui se sont mutuellement choisis. Sean Baker avait été séduit par Mickey Madison dans « Once upon a time…in Hollywood » avec la diversité de son jeu et son sens de l’humour, et elle-même, qui souhaitait travailler avec lui, s’est entraînée des mois « pour être vraisemblable en danseuse et escort-girl avec l’accent de Broadway ». L’acteur Karen Karagulien marié à une russo-américaine, qui joue Toros, est un ami de longue date du réalisateur, et a joué dans plusieurs de ses films. Quant à l’acteur russe Mark EYYDELSHTEYN, 22 ans, qui joue Ivan, il a été conquis par le réalisateur pour « son humour, son empathie pour ses personnages, sans jugement moral ni condescendance ». Et Sean Baker a aimé la fluidité de son jeu et sa parfaite adaptation au scénario.
Pour se rapprocher de l’esthétique du cinéma des années 70, à contre-courant du cinéma Holllywoodien, Sean BAKER a tourné en 35 mm avec des optiques anamorphiques qui élargissent le champ. Et vous remarquerez son emploi particulier des couleurs et des éclairages.
Le tournage d’ANORA a procuré un grand plaisir à ses protagonistes. En sera-t-il de même pour nous à la projection de ce film, palme d’or 2024 ?
Marion Magnard
La Fleur de Buriti, de Renée Nader Messora et João Salaviza
Ce soir dans le cadre du Festisol, Toiles Emoi a donc choisi de diffuser La fleur de Buriti. Ses deux réalisateurs, Renée Nader Messora et João Salaviza, ont reçu le prix d’ensemble dans la section Un certain Regard au festival de Cannes 2023. Il s’agit de leur seconde récompense à Cannes puisqu’ en 2018, ils avaient déjà eu le prix spécial du jury pour leur premier long métrage Le Chant de la Forêt.
La fleur de Buriti film tourné en pleine présidence bolsonarienne, relate l’histoire des Krahôs, ce peuple autochtone du nord de l’État de Tocantins, situé en limite de la forêt amazonienne. Le film raconte leur terre qui peu à peu disparaît, qui est constamment et littéralement étranglée par les appétits voraces et nihilistes d’un libéralisme teinté de climato scepticisme : ce sont les espèces protégées animales qui sont prélevées illégalement pour divertir quelques uns, ce sont les orpailleurs illégaux qui détruisent leurs terres, ce sont aussi l’évocation dramatique des meurtres, souvent des féminicides, perpétrés par les éleveurs afin de gagner du terrain pour le bétail au détriment d’une forêt qui pour les Krahôs constitue non seulement l’habitat, mais aussi la pharmacologie, la source nutritionnelle principale et le terreau de leurs croyances. Une terre, une forêt en somme qui concentre toute leur vie, tout leur univers avec laquelle ils vivent en symbiose. La Fleur de Buriti est le nom que portait la grand-mère d’un chef du village qui enfant a vu toute sa famille se faire massacrer par les gens des villes et les agriculteurs.
Le buriti c’est un palmier sauvage qui pousse dans la forêt amazonienne. C’est une plante médicinale que les Amérindiens appellent aussi arbre de vie tant ses usages sont variés. Ils mangent ses fruits pour leur grande richesse énergétique, utilisent ses feuilles pour faire les toitures de leurs maisons, tissent ses fibres, soignent leurs blessures cutanées et se protègent du soleil avec son huile.
Outre la symbolique de son titre, le film se veut un genre cinématographique qui s’apparente à un docu fiction humaniste, ainsi … vous n’échapperez pas à la classique voix off du genre.
L’évolution de la lutte du peuple Krahô pour leur terre et les différentes formes de résistance qu’elle prend, est illustrée par 3 moments forts de leur histoire. De la lutte armée des débuts, leur combat se mue progressivement en un combat politique avec la présence de représentants des Krahôs jusque dans les sphères institutionnelles. Ainsi on aperçoit dans le film la militante Sonia Guajajara, farouche opposante de Bolsonaro et qui depuis la récente présidence de Lula est devenue ministre des peuples autochtones.
A cette narration historique vient s’entremêler tout l’imaginaire poétique retranscrit par l’esthétique des images et un rythme très lent qui nous plonge au cœur même de ce peuple.
La genèse de ce film est originale et mérite de s’y attarder un instant. Le casting est tout d’abord composé principalement d’acteurs issus des communautés Krahô. La réalisatrice, Renée NADER MESSORA a mis le 7ème art au service de cette communauté en créant un collectif de jeunes réalisateurs autochtones qui utilisent le cinéma comme outil pour affirmer leur identité culturelle. Ainsi dans Le chant de la forêt, Ies deux réalisateurs avaient construit leur film en expliquant les rudiments de l’utilisation des caméras aux indiens pour les laisser ensuite parler de ce qu’ils voulaient, intervenant uniquement comme des référents techniques.
Pour La Fleur de Buriti, les deux réalisateurs ont poursuivi leur idée, en laissant aux Krahôs le soin non seulement de gérer les aspects techniques comme filmer mais aussi de créer le scénario global, n’intervenant que sur la cohérence et l’écriture.
Maintenant fermons les yeux et enfonçons nous au cœur de la forêt brésilienne !
Doris Orlut
Juré n° 2, de Clint Eastwood
Juré n°2, Clint Eastwood
On ne présente plus Clint Eastwood qui, du haut de ses 94 ans, sort avec Juré n°2 son 41ème film en tant que réalisateur. On sait qu’il a été, au cours de sa carrière également acteur, mais aussi producteur et compositeur ; par contre il n’est pas scénariste et c’est une certain Jonathan Abrams qui lui a proposé le scénario de Juré n°2, un scénario qui n’est pas sans rappeler celui d’un film français réalisé par Georges Lautner en 1962, donc un avant les Tontons flingueurs. Ce film, avec Bernard Blier dans le rôle principal, racontait l’histoire d’un juré coupable du meurtre pour le procès duquel il siégeait. Mais le scénariste prétend qu’il a eu l’idée de ce scénario en assistant à la sélection des jurés lors d’un procès, au cours de laquelle chacun des jurés cherchait à être dispensée de siéger comme juré, alors que le juge ne voulait rien entendre. Il s’est alors demandé quelle bonne raison pourrait permettre d’obtenir cette dispense, pour arriver à celle du film. Et on verra que cette scène de sélection des jurés est mise en valeur dans le film.
En tout cas, Eastwood a été conquis par le dilemme moral au cœur du film.
Le film a été tourné à Savannah, en Géorgie, comme un précédent film d’Eastwood : Minuit dans le jardin du bien et du mal. L’équipe technique était à la recherche d’un tribunal ancien, elle a trouvé sur place un bâtiment qui convenait de l’extérieur, mais pas de l’intérieur (les anciens tribunaux sont souvent transformés en salle des fêtes), donc les décors de l’intérieur du tribunal ont été reconstitués en studio.
Clint Eastwood adopte, comme toujours, une mise en scène assez classique pour un genre très courant dans le cinéma américain : le film de prétoire. On pensera par exemple à Autopsie d’un meurtre, de Preminger ou 12 hommes en colère de S Lumet . La principale originalité du scénario, c’est que le suspense ne porte pas sur l’identité du coupable, mais sur les problèmes de conscience de plus en plus étouffants du protagoniste, que reflète parfaitement le visage de l’acteur principal, Nicolas Hoult,
Après avoir réalisé plusieurs fins différentes ? Eastwood a finalement choisi une fin très ouverte qui donne lieu à de nombreuses interprétations et laisse le spectateur réfléchir et faire une partie de chemin.
Bonne séance avec ce film que l’on annonce comme probablement le dernier du réalisateur.
Quand vient l’automne, François Ozon
QUAND VIENT L’AUTOMNE – François OZON – 7 /11/24 – Pres. Marion Magnard
Vous allez voir ce soir le 23ème film de François 0Z0N, beaucoup plus que le 23ème si on compte tous ceux qu’il a tournés à partir de 13 ans avec la super 8 de son père et toute la famille dans le casting. Vous savez qu’il ailme varier ses thèmes, pouvant aller de « 8 femmes » à « Grâce à Dieu » en passant par « tout s’est bien passé » « et été 85 ». Cette fois encore il vous surprendra, en partant dans des directions où vous ne l’attendez pas….
La principale actrice de ce film, c’est HELENE VINCENT devenue célèbre sous le nom de Mme Le Quesnoy, « Le lundi, c’est ravioli », son personnage de bourgeoise coincée dans « la vie est un long fleuve tranquille ». Alors que qu’elle a joué d’innombrables seconds rôles depuis 1966, avec tous les réalisateurs, c’est avec Quand vient l’automne, qu’elle obtient pour la première fois à 81 ans le rôle principal dans un film.
Elle est née à Paris en 1943, mais très vite, ses parents vont partir dans l’Yonne tenir un hôtel à Auxerre. Ils n’ont pas de temps à consacrer au développement culturel de leur descendance. Hélène est l’aînée de 4 garçpns qui eux n’ont aucune contrainte alors que leur sœur assume toutes les prtites corvées, à la maison et à l’hôtel. Comme elle s’en indigne auprès de sa mère, celle-ci lui rétorque : « Mais tu ne peux pas espérer vivre comme un garçon ? » . Cette injustice la marquera.
La famille revient à Paris et là c’est la nouvelle naissance d‘Hélène. Elle intègre le lycée Louis- le- Grand et son groupe théâtral qui forme une équipe où Hélène découvre la littérature, la musique, le cinéma et surtout le Théâtre. Et dans ce groupe elle rencontre Patrice CHEREAU et Jean-Pierre VINCENT (son futur mari et père de leur fils) à peine plus âgés qu’elle, qui feront tous les trois une remarquable carrière d’acteurs et de réalisateurs au théâtre comme au cinéma.
Elle rit de bon cœur quand elle nous raconte que c’est un directeur de casting qui l’a remarquée dans « Liberté à Brême » de Fassbinder à Avignon en 1986,où elle, jouait une femme libre qui tuet tous les hommes qui prétendent s’opposer à ses projets, et qui l’a chaudement recommandée à Etienne Chatiliez pour La vie est un long fleuve tranquille, « parce qu’elle pouvait absolument tout jouer ».
Et quand on l’interroge sur ce qui lui a plu de son rôle dans le film d’Ozon, elle répond : « sous la doudoune rose, c’est une femme libre, vigoureuse, qui ne joue pas les mamies gâteaux qui fait passer le bonheur des autres avant le sien, et qui nous dit que si on a pris la vie avec élan et appétit, il n’y a pas de raison que ça s’arrête ».
Et maintenant allons retrouver Hélène Vincent avec son amie septuagénaire Josiane Balasko.