À bientôt 34 ans le réalisateur Mickaël Dichter a pour le moins un parcours atypique. Adolescent, il est passionné de cinéma et avec ses amis d’enfance, il passe tout son temps dans les salles obscures. Mais … voir des films ne lui suffit pas, ce qu’il veut c’est en fabriquer.
Il n’est pas vraiment fait pour suivre des études classiques et obtient son baccalauréat au rattrapage après avoir redoublé la seconde puis la terminale. Bac en poche, il s’inscrit en licence de cinéma à St Denis et candidate à la FEMIS grâce au soutien d’une fondation[1] qui accompagne les jeunes issus de milieu modestes.
Quelques semaines après avoir réussi son entrée à la FEMIS, il renonce pour choisir de se former sur le tas, car, la théorie, ce n’est décidément pas pour lui. Ce qui l’intéresse c’est expérimenter, faire des rencontres, apprendre.
Entre temps il obtient des rôles d’acteur notamment le rôle principal aux côtés de Camille Cottin et Juliette Binoche dans Telle mère, telle fille, de Noémie Saglio. Il découvre ainsi l’envers du décor et à quoi ressemble un plateau de tournage. Il commence à nouer quelques relations pour alimenter son carnet d’adresse.
Par la suite, il s’improvise serveur et travaille dans un restaurant parisien pour pouvoir économiser et produire ses propres courts métrages.
Au début, il filme ses sœurs puis ses copains. Il teste la lumière, le cadre, la direction d’acteur et lorsqu’il se sent prêt il se décide à écrire.
Son univers cinématographique est baigné par les teen moovies inspirés des films américains de sa génération comme Stand by me ou Les goonies mais il compose aussi avec des genres plus sombres et plus réalistes comme la chronique sociale et la tragédie.
Pour réaliser Les trois fantastiques Mickaël Dichter a beaucoup fait travailler les 3 jeunes acteurs pour arriver à une complicité visible et naturelle à l’écran. Ils ont réécrit ensemble les dialogues pour qu’ils sonnent justes avec des mots d’adolescent d’aujourd’hui.
Des 3 jeunes, seul l’acteur principal Diégo Murgia avait une petite expérience et une connaissance du milieu. Comme il est belge, il a envoyé une vidéo lors du casting où il raconte une lettre qu’il a écrite à sa mère décédée. La vidéo se termine par la voix de sa mère qui l’appelle pour venir faire la vaisselle. Mais petit souci technique, lors de l’écoute de la vidéo la voix de la mère était inaudible. Et lorsque Diégo s’est présenté en chair et en os accompagné par sa mère, Mickaël Dichter qui avait vraiment cru au décès de la maman a été d’autant plus bluffé par le talent de Diégo.
Les trois fantastiques est en fait le prolongement d’un précédent court-métrage intitulé Pollux, qui raconte l’histoire d’une bande de copains. Le personnage du jeune Max y tenait un rôle secondaire et devient un rôle principal dans ce premier long métrage. Le choix du titre Pollux pour PORCHER et électroluX, deux usines ardennaises qui ont fermé leurs portes.
[1] Culture et diversité
Doris Orlut