LE RAVISSEMENT, de Iris KALTENBACK –
Iris KALTENBACK, la réalisatrice du film que vous allez découvrir est née à Paris en 1988. Sa mère est française, son père autrichien, son demi-frère américain, et chacun vit sa vie sans trop s’occuper des autres. Iris se sent seule et adolescente se trouve un refuge près de son lycée dans un vidéoclub qui l’accueille chaleureusement et où elle voit tous les films. Après un bac Sciences de la terre, elle fait des études de philo et de droit, suivies d’un stage chez une avocate pénaliste. Et Iris raconte : « Les tribunaux, ce sont de vraies mines à fictions, c’est une bonne école de cinéma. Et l’avantage du cinéma, c’est qu’il n’y a pas la frustration apportée par la nécessité d’un jugement. Et je trouve beau de chercher comment le vrai peut émerger d’un marécage de faux ».
Après un autre stage sur la mise en scène au théâtre, elle décide d’intégrer la FEMIS, la célèbre école de cinéma, dans la spécialité « scènarios ».
Et c’est en adaptant des faits divers travaillés lors de son stage dans les tribunaux qu’elle tourne son premier court métrage « le vol des cigognes » en 2015 puis son premier long métrage « Le ravissement » qui est aussi inspiré du livre de Marguerite Duras, « le Ravissement de Lol V Stein » où Iris a retrouvé des thèmes qui lui sont chers, l’obsession et le déni du chagrin. Et je vous rappelle que le mot Ravissement a 2 sens…
Le rôle principal du Ravissement est tenu par Hefsia HERZI, née en 1987, donc une contemporaine d’Iris. La famille, de 6 enfants, avec un père tunisien et une mère algérienne, vit à Marseille. Hefsia, très jolie petite fille, est retenue pour tourner dans des téléfilms dès l’âge de 13 ans. Elle a 17 ans quand l’auditionnant pour un rôle secondaire dans « La graine et le Mulet » qu’il prépare, Kéchiche la trouve tellement juste et émouvante qu’il l’engage pour le rôle principal. Je suis sûre que vous n’avez pas oublié la danse qu’elle doit faire durer et durer pour donner à son père le temps de trouver la graine nécessaire au festin attendu dans son restaurant !
Césarisée meilleur espoir féminin, elle s’installe à Paris, suit des cours de théatre, tourne comme actrice (vous l’avez vue entre autres dans « Apollonide » de Bonello et dans « La source des femmes ») et comme réalisatrice, dans « Bonne mère » et « tu mérites un amour »
Et le travail exceptionnel de ces deux jeunes femmes nous donne un film mené de main de maître, singulier, complexe, à la fois tendre et inquiétant.