The cakemaker de Ofir Raul Graizer
Réalisateur et vidéaste israélien, Ofir Raul Graizer a d’abord travaillé dans la gastronomie, avant d’étudier le cinéma. THE CAKEMAKER est son premier long métrage.
Courant juin dans cette même salle je vous présentais le film isralien Foxtrot de Samuel Maoz dont l’action se déroulait dans un poste de contrôle de l’armée israélienne. Ce soir, point d’armée, point de guerre, point de violence mais une histoire d’amour entre 2 hommes. Thomas, un jeune pâtissier allemand, a une liaison avec Oren, un homme marié, israélien qui voyage régulièrement à Berlin pour affaires. Suite à sa mort, Thomas se plonge dans la vie d’Anat, la veuve de Oren, qui tient un petit café. Il commence alors à travailler pour elle.
Inspiré de la vie même du réalisateur, c’est un film sur le deuil à double titre :
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tout d’abord sur le fait de faire le deuil d’une personne qui vous à menti toute sa vie
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mais aussi sur l’impossibilité de faire son deuil de l’être aimé car la relation est restée secrète.
Le réalisateur dit qu’il a grandi dans une société militante et machiste, tout en vivant son homosexualité grâce à beaucoup d’imagination. Il a toujours voulu briser ces règles, et en même temps il est tiraillé par une envie de revenir à des valeurs traditionnelles tout en sachant que c’est impossible. Ce qui l’intéresse c’est la dualité, le conflit entre les valeurs.
Je vous livre sa vision concernant la transmission :
« J’apprécie particulièrement l’importance des traditions, tant qu’elles restent personnelles et physiques. Quand il s’agit de religion, de famille, de mariage et de société, les traditions doivent être cassées, rejetées. Quand il s’agit de nourriture, de pâtisserie et même d’art, je me sens beaucoup plus proche des traditions que des pratiques modernes. J’adore le cinéma classique, l’architecture classique et la cuisine traditionnelle, bien davantage que ce qui est contemporain. Lorsqu’on apprécie l’ancien et le traditionnel, il faut aussi être conscient des contextes historiques et politiques de l’époque. Quand il s’agit de nourriture, de pain et de gâteaux, il y a un autre aspect, celui de la famille, du désir et de la nostalgie. »
Un petit mot sur la structure du film
Les deux mondes au travers des deux villes Berlin et Jerusalem sont très différents en même temps très semblables. Le Berlin chaud et romantique devient froid et mélancolique, et la Jérusalem froide et mélancolique devient vivante et sonore, puis cela s’inverse à nouveau. La perspective de l’histoire change et modifie alors le point de vue des personnages.
TIM KALKHOF (Thomas)
Acteur allemand de 31 ans, il est surtout connue pour ses rôles dans des séries télévisées. Il a été choisi parmi plus de 100 comédiens, le réalisateur chercher quelqu’un qui soit capable de jouer ce qu’il avait lui même ressenti dans sa propre expérience.
SARAH ADLER (Anat)
Actrice franco-israélienne, elle est connue pour ses rôles dans LES MEDUSES d’Etgar Keret et Shira Geffen (Caméra d’or 2007), AVANIM de Raphael Nadjari (2005), NOTRE MUSIQUE de Jean-Luc Godard (2004) et MARIE-ANTOINETTE de Sofia Coppola (2006). Plus récemment, elle a travaillé à deux reprises avec Amos Gitaï, dans ANA ARABIA (2014) et TSILI (2015), ainsi qu’avec Katia Lewkowicz, TIENS-TOI DROITE (2014) et POURQUOI TU PLEURES ? (2011). Nous l’avons vu également le mois dernier dans le fameux FOXTROT