Call me by your name de Luca Guadagnigno
Tiré du roman d’André Aciman « Appelle-moi par ton nom », est l’histoire sensuelle et magnifique d’un premier amour.
Ce roman a été écrit en 3 mois en 2007, l’auteur raconte qu’il était comme en transe. Dès sa parution début 2007, le roman a très vite été érigé en classique moderne de la littérature sur le premier amour.
Bien qu’il ait été accueilli à bras ouverts par la communauté LGBT et qu’il soit considéré comme une référence de la littérature gay, cela n’empêche pas le roman de toucher un large public. Peter Spears, un des producteurs, explique : « Il fait vibrer la corde sensible de ceux qui le lisent parce qu’il évoque non seulement le premier amour, mais également l’empreinte indélébile qu’il laisse et la douleur qui lui est associée, ce que tout le monde peut comprendre, indépendamment de son sexe ou de son orientation sexuelle. »
Été 1983. Elio Perlman, 17 ans, passe ses vacances dans la villa que possède sa famille en Italie, à jouer de la musique classique, à lire et à flirter avec son amie Marzia.
Son père, éminent professeur spécialiste de la culture gréco-romaine, et sa mère, traductrice, lui ont donné une excellente éducation, et il est proche de ses parents. Sa sophistication et ses talents intellectuels font d’Elio un jeune homme mûr pour son âge, mais il conserve aussi une certaine innocence, en particulier pour ce qui touche à l’amour. Un jour, Oliver, un séduisant Américain qui prépare son doctorat, vient travailler auprès du père d’Elio. Elio et Oliver vont bientôt découvrir l’éveil du désir.
Dans les rôles
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Timothée Chalamet : Elio Perlman (que nous avons vu la semaine dernière dans Lady Bird).
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Armie Hammer : Oliver
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Michael Stuhlbarg : M. Perlman (le père) (La forme de l’eau, Dalton Trumbo, Pentagon papers,…)
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Amira Casar : Mme Perlman (la mère)
Le scénario. En 2014, les producteurs confient à James Ivory l’écriture du scénario (RETOUR À HOWARDS END, LES VESTIGES DU JOUR (Anthnoy Hopkins, Emma Thompson), CHAMBRE AVEC VUE, MAURICE.
Que dit Luca Guadagnigno de son propre film ? :« CALL ME BY YOUR NAME vient clore une trilogie de films sur le thème du désir qui se compose également de AMORE et A BIGGER SPLASH.
« Alors que dans les deux premiers volets de ce triptyque, le désir était associé à la possession, au regret, au mépris et au besoin d’émancipation, j’ai voulu l’explorer ici à travers le prisme d’une idylle de jeunesse. Elio, Oliver et Marzia naviguent dans les eaux troubles d’un amour qui, comme l’a jadis décrit Truman Capote, « celui qui n’a pas degéographie, ne connaît pas de frontières ».
« CALL ME BY YOUR NAME est également un hommage aux figures paternelles qui m’ont guidé tout au long de ma vie : mon propre père évidemment, mais aussi mes pères de cinéma : Renoir, Rivette, Rohmer ou Bertolucci… »
Les films de Luca Guadagnino sont salués pour leur érotisme, il n’a jamais recours à la sexualité gratuitement. Regardons ce que le réalisateur et les acteurs disent à propos des scènes de sexe :
Le réalisateur : « Au cinéma, le sexe peut être très ennuyeux à regarder. Mais s’il permet de mettre en lumière le comportement des personnages et nous éclaire sur leur nature profonde, alors cela m’intéresse. En revanche, s’il ne s’agit que d’une mise en scène de l’acte, ça n’a aucun intérêt. »
Timothée Chalamet raconte : « Les scènes dans lesquelles Elio et Oliver s’embrassent et font l’amour pour la première fois sont composées de plans longs qui rendent palpables leur gêne et la tension physique, alors que s’il y avait des millions de coupes, ce ne serait pas le cas. »
Armie Hammer ajoute : « Au cinéma, la plupart des scènes de sexe sont filmées de manière à mettre les acteurs en valeur alors que ce film met en scène deux personnes qui explorent avidement le corps de l’autre. Et je trouve que cela illustre bien l’incertitude et l’émerveillement que l’on ressent lors d’une première expérience sexuelle avec un nouveau partenaire. »
Je terminerai par une citation, Michael Stuhlbarg le père : « Si on a la chance de ressentir profondément une émotion, même douloureuse, il ne faut pas s’en détourner. Quel gâchis de ressentir quelque chose d’aussi beau pour essayer ensuite de prétendre que cela ne s’est jamais produit ! »
Cette émotion peut être le film de ce soir !
Bonne séance.